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des paſſions nouvelles, des idées d’ambition, de grandeur, de pouvoir, le deſir des richeſſes, des occupations ſuivies, abſorbent toute l’attention de l’homme fait, ou ne lui laiſſent que peu de momens pour ſonger à cette religion, que jamais il n’a le loiſir d’approfondir. Dans la vieilleſſe, des facultés engourdies, des habitudes identifiées avec la machine, des organes affoiblis par l’âge & les infirmités, ne nous permettent plus de remonter à la ſource de nos opinions enracinées ; la crainte de la mort, que nous avons devant les yeux, rendroit d’ailleurs très-ſuſpect un examen auquel la terreur préſide communément.

C’eſt ainſi que les opinions religieuſes, une fois admiſes, ſe maintiennent pendant une longue ſuite de ſiécles ; c’eſt ainſi que d’âge en âge les nations ſe tranſmettent des idées qu’elles n’ont jamais examinées ; elles croyent que leur bonheur eſt attaché à des inſti-