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ſur l’intérêt des peuples & de ceux qui les gouvernent. Cette morale, indépendante des notions ſublimes de la théologie, n’aura peut-être rien de commun avec la morale religieuſe ; mais la ſociété n’aura rien à perdre avec cette derniere morale, qui, comme on l’a prouvé, s’oppoſe à chaque inſtant au bonheur des Etats, au repos des familles, à l’union des citoyens.

Un Souverain, à qui la ſociété a confié l’autorité ſuprême, tient dans ſes mains les grands mobiles qui agiſſent ſur les hommes ; il a plus de pouvoir que les Dieux, pour établir & réformer les mœurs. Sa préſence, ſes récompenſes, ſes menaces, que dis-je ? Un ſeul de ſes regards, peuvent bien plus que tous les ſermons des Prêtres. Les honneurs de ce monde, les dignités, les richeſſes, agiſſent bien plus fortement ſur les hommes les plus religieux, que toutes les eſpérances pompeuſes de la religion. Le courti-