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général 0’ Morand, qui le nomma capitaine. Les apports qu’il entretint alors avec le duc de Ihartres faillirent causer sa perte : une. lettre ue le prince lui adressa lors de la défection eDumouriez fut interceptée (avril 1793) ; il fut rrété, subit trois mois de prison à Paris, t n’échappa à la mort que sur les instances de ambassadeur Grouvelle, qui le demanda pour vercer auprès de lui à Copenhague l’emploi de ecrétaire. Bientôt après il rentra au service, et it adjoint à l’adjudant général Jouy, dont la anduite trop légère manqua de le . comproîetlre, puis à l’adjudant général Donzelot, avec quel il fit la campagne du Rhin. Il prit ensuite art à la conquête de la Hollande et de l’Italie, t remplit avec beaucoup d’intelligence les fonçons, alors très-pénibles, de chef d’état-major ans les différentes divisions auxquelles il fut

taché. En 1799, à l’attaque de Naples, il prit

aux fois le faubourg de Capoue, et reçut le ^ade d’adjudant général sur le champ de bataille

!l janvier). La prise d’Isola, ville qui refusait 

ïssageau général Duhesme, ne lui fit pas moins honneur. En 1800, il rejoignit Massena, s’cnrma avec lui dans Gênes, et concourut, le 30

?ril, à la reprise du fort Quezzi, service qui lui 

alut le même jour le grade de général de briide. Sous le consulat il commanda successiveient les départements d’Indre-et-Loire, de Eure et de Seine-et-Oise. Appelé, en 1805, à la rande armée, il combattit à Austerlitz, sortit ictorieux de la lutte inégale qu’il avait engagée >ntre vingt mille Autrichiens pour occuper

village de Pratzen , et fut atteint à. la fin de

action d’une blessure très- grave à l’épaule roite. Nommé gouverneur de Fulda (23 oct. 806), il échappa par sa fermeté aux dangers de insurrection générale de IaHesse, et reçut pour rix de sa modération une épée d’or que lui résentèrent les habitants. En 1807, il se rendit l’armée de Portugal, servit sous les ordres de unot jusqu’à la défaite de Vimiero, et après voir eu une audience particulière de l’empereur it les détails de cette campagne , il rentra en spagne en qualité de général de division (17 nov. 808). Il gouverna d’abord la Biscaye, puis la ieille-Castille, battit à Àldea de Ponte l’arrièreardede Wellington (27 sept. 1811), mais enfermé ans Vittoria avec plus de trois mille hommes, il îsta dans la plus complète inaction ; sur le raport du général Caffarelli, Thiébault fut rappelé

! janv. 1813) et mis en congé. Il servil encore 

>utefois en Allemagne, où il commanda la place e Hambourg, puis celle de Lubeck. Bien qu’il t envoyé une adressse d’adhésion au gouverement de Louis XVIII, il fut frappé d’une sorte î disgrâce, qui se prolongea durant les Centimes. Piàcé le 7 septembre 1815 à la tête de la 3 e div. milit. (Dijon), il fut destitué le 10 noembre suivant, et exilé à Tours, à cause de la ^couverte d’une lettre où il offrait ses services l’empereur, à son retour de l’île d’Elbe. En 1818, il passa avec son grade dans le corps royal d’état-maior, et fut admis à la retraite en 1824* Eclairé et lettré comme il l’était, Thiébault excita la susceptibilité jalouse de quelques personnages haut placés, et cette circonstance troubla plusieurs fois sa vie et jeta des obstacles dans sa carrière. Sur les vives réclamations de Junot, il avait été nommé baron en juin 1811, et comte quelquesmois après, ainsi que le Moniteur en fait foi ; mais Berthier, qui ne l’aimait pas, empêcha l’expédition de cette dernière création, comme il s’était opposé à ce qu’aucune dotation fût jointe à la première. La preuve de cette nomination resta cependant au ministère de la guerre, et c’est sur ce documentqueLouis XVIII, en donnant à Thiébault la croix de Saint-Louis (31 juill. 1814), le qualifia, de comte. Il fut l’un des deux auteurs de la découverte de la mine de sel gemme de Vie. Il tenait de son père le goût des lettres, qu’il cultiva avec succès, fit partie de différentes sociétés littéraires, et reçut de l’université de Salamanque le diplôme de docteur. I ! a publié : Les Soupers du jeudi ; Paris, 1789, in-8", sans nom d’auteur ; — Vues sur la réorganisation des quartiers généraux et des états-majors ; Paris, an vm (1800), in-8° ; — Manuel des adjudants généraux et des adjoints employés dans les états majors divisionnaires des armées ; Paris, 1800, in-8° ; trad. en espagnol et en anglais : il proposa dans cet ouvrage la création d’une école spéciale d’état-major, idée que Gouvion-Saint-Cyr réalisa en 1818 ; — Journal des opérations militaires du siège et du. blocus de Gênes ; Paris, 1801, gr. in-s° ; réimpr. deux fois avec des additions dans la même année et compris dans la Biblioth. hist.et milit., t. V ; nouv. édit , entièrement refondue, ibid., 1847, 2 vol. in-8", lig. et plans ;

— Rapport général et historique sur l’université de Salamanque (en espagnol), 1811 ;

— Recueil de pensées ; Paris, 1811, in-S° ; — Du Chant, et particulièrement de la romance ; Paris, 1813, in-8° ; — Manuel général du service des états -majors ; Paris, 1813, in-8" : il faut y ajouter un chapitre sur les gouvernements en pays conquis, dont l’impression fut interdite en France par la police et qui parut la même année à Lubeck ; — Lettre à lord Wellington ; s. 1., 1814, in-8° : il y est question des guerres de la péninsule ; — Discours pro~ nonce sur la tombe de Massena ; Paris, 1817, in-8° ; — Relation de l’expédition de Portugal, Jaite en 1807 et 1808 ; Paris, 1817, in-8°, avec cartes ; — Réflexions sur le corps royal de f état-major ; Paris i820,in-8° ; — Influence d’une noblesse héréditaire et du droit de primogéniture sur la civilisation et la liberté ; Paris, 1825, in-8" ; — Avènement du nouveau tzar ; Paris, 1826, in-8° ; — La Défense de Paris ; Paris, 1841, in 8°, etc. Ce général a concouru à la rédaction des Annales militaires , de l’ Encyclcpédie moderne et du