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u des montagnes, le Solliciteur (1), Encore h Pourceaugnac ( 1817) ; la Volière du ire Philippe, Une Visite à Bedlam (1818) ; troline (1819) ;le Vampire, V Ennui (1820), fat en quelque sorte les liens par lesquels [ribe tient à la tradition.

IScribe entra dans la seconde phase de son ta- |it, en ccssantd’écrire pour les scènes du Vaude-Sfle et des Variétés. Delestre-Poirson, qui venait bbtenir le privilège du Gymnase, s’empressa [ittacher son collaborateur à ce théâtre par | traité qui ne lui permettait plus de trafciller, en dehors du Gymnase, que pour la [wnédie-Françaiseet pour l’Opéra-Comique. Des nantages considérables lui étaient faits, et entre litres la prime, c’est-à-dire un bénéfice prélevé ■droit par l’auteur sur chaque pièce et antérieur I jugement du public. C’est pour le Gymnase le Scribe a donné, en société, le plus grand mmbre d’oeuvres, cent cinquante, dit-on, et il ï : pour les interpréter une troupe intelligente, Imposée d’acteurs fins et charmants. Parmi les Itilleurs vaudevilles de cette période, qu’il lus suffise de mentionner -.en 1821, le Coiel, le Gastronome sans argent, V Artiste, §Mariage enfantin, le Ménage de garçon, Secrétaire et le Cuisinier, Frontin mari rçon, Michel et Christine ; — en 1822, carte, Mémoires d’un, colonel de hitsds ; ~ en 1823, les Grisettes, l’Intérieur m bureau, la Maîtresse du logis, la Penn bourgeoise ; — en 1824, le Baiser au •teur, le Coiffeur et le Perruquier, la ine d’une femme, l’Héritière, la Manrde des artistes ; — en 1825, le Charlataïme, le plus beau jour de la vie, les Prêtres amours, la Quarantaine, Vatel ; — 1826, le Confident, la Demoiselle à mar, le Mariage de raison, Simple histoire ; en 1827, le Diplomate, la Marraine ; — 1828, Malvina, le Vieux mari ; — en Ï9, Louise ou la Réparation ; — en 1830, ilippe, la Seconde année, Une Faute. On it due que les meilleures inspirations de 4be sont dans ce genre délicat et modéré où H été créateur. Ni optimiste ni pessimiste, il Irait les choses en homme sensé et fin, et bique les mœurs qu’il a peintes se modifient ta les jours, les tableaux qu’il a tracés resbnt, car le dessin en est élégant ; il y a de tactitude et de la grâce ; ses cadres sont prortionnés à ses personnages : il est le co-

pie des classes moyennes : ce sont ses mœurs,

sentiments, ses idées qui l’inspirent. On lui eproché ses veuves, ses ingénues et ses coûtes bourgeoises : il a copié ce qu’il a eu is les yeux ; ce qui prouve combien il a été ) On sait que Guillaume Schlegel préférait celte < ;e au M isanthrope. Le philosophe Jouffroy était ’is que deux autres pièces de Scribe, l’Héritière et Haine d’une femme étaient de celles qui ouvrent des ipectives sur le cœur humain.

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dans le vrai, c’est le suffrage unanime des femmes qui lui ont su gré de ne pas les avoir défigurées, soit par trop d’enluminure, soit par excès de raillerie. M. Sainte-Beuve, quoique un peu sévère pour les défauts de Scribe, les explique et s’en rend assez bien compte dans ce jugement prononcé en 1840. «La naturehumaine prise du boulevard Bonne-Nouvelle n’est peut-être pas très-large, très-profonde, très-généreuse en pathétique ou en ridicule, mais elle est très-fine, très-variée et très-jolie. Je la maintiens même fort ressemblante à titre de nature parisienne : en somme, cette comédie est l’idéal pas trop invraisemblable d’une époq»e sans idéal ; c’est bien là le roman à hauteur d’appui de toute notre vie de balcon, d’entresol, de comptoir : toute la classe moyenne et assez distinguée de la société ne rêve rien de mieux. Nul aussi bien que M. Scribe n’en a saisi et reproduit les traits distinctifs tout en nuances, l’assortiment de positif, d’intrigue et de jouissance, l’industrialisme orné, élégant Il y a dans les situations qu’il offre une gentillesse d’esprit, et le dirai-je, de sensualité honnête qui ravissent le public... »

La popularité de Scribe arriva à son comble pendant la Restauration. En 1827 il était nommé chevalier de la Légion d’honneur. En même temps paraissait la première édition de son Théâtre (Paris, 1827 et suiv., 10 vol. in-8°), qu’il dédiait à ses collaborateurs, dédicace qui n’a pas été reproduite dans les éditions plus complètes. On y lisait : « Mes chers amis, on m’a souvent reproché le nombre de mes collaborateurs ; pour moi, qui aile bonheur de ne compter parmi eux que des amis, je regrette au contraire de ne pas en avoir davantage. Souvent aussi on m’a demandé pourquoi je ne travaillais pas seul : à cela je répondrai que je n’en avais probablement ni l’esprit ni le talent ; mais je les aurais eus, que j’aurais encore préféré notre alliance et notre fraternité littéraires. »

Cette heureuse transformation que le Vaudeville avait due à Scribe, l’Opéra-Comique lui aussi allait l’éprouver, grâce à son actif et habile talent. Notre vaudevilliste, au lieu de suivre les errements de Sedaine, de Marmontel et de Hoffmann, comprit qu’il fallait faire une plus large place à la musique, et il ne craignit pas de développer les grands airs selon toutes les exigences lyriques. Seulement il eut soin de rendre l’action plus animée et au besoin plus pathétique. Ses sujets étaient bien choisis ; l’intrigue était piquante, le dialogue naturel et souventheureux. L’opéra-comique renouvelé devint en quelque sorte une succursale, un complément de cette jolie comédie qu’il avait inaugurée au Gymnase. Le prestige de la belle musique s’y joignait : car Scribe ne mit jamais sa rare entente dramatique qu’au service des compositeurs éminents. C’est pour Auber qu’il écrivit la Neige (1823), leMaçon (1825), la Fiancée