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et vigoureux à la fois, et un autre genre à l’encaustique, supérieur à celui de Caylus (1) ; un mastic très-tendre en le posant et qui acquérait la dureté du marbre ; l’emploi de la laque et du cinabre dans les fresques ; la coloration des marbres de Carrare dans toute leur ’épaisseur ; l’art d’imiter les pierres fines (2), celui de les blanchir. Une vie si activement employée semblait laisser au prince peu de temps pour les travaux de cabinet ; il n’en est pas ainsi pourtant, et il apporta dans ses écrits la même ardeur que dans les inventions. Ceux qu’il a mis au jour sont rares : Pratica di esercizj militari per Vinfauteria ; Naples, 1747, in-fol., fig : ; Rome, 1760 ; — Lettera apologetica del libro intitolato Lettere di una Peruviana, per rispetto alla supposizione dé 1 Qulpu ; Naples, 1750, in-4o ; suivie en 1753 d’une Supplica au pape Benoît XIV pour solliciter de lui, ce qu’il obtint, qu’on rayât de l’Index les Lettres d’une Péruvienne, comme ouvrage inoffensif et d’une érudition pédantesque ; — Lettres à l’abbé Nollet , au sujet d’une découverte en chimie ; Naples, 1753-1756, in-8o. Parmi les ouvrages restés inédits, il faut rappeler ceux qui ont pour titres : Vccabolario dell’ arie militare di terra, 6 vol. in-fol. jusqu’à la lettre ; l’Anti-Tolando, et Lettere ad un liberopensatore Sulla perfetta morale. Le prince de San-Severo se montra digne de l’amitié que lui témoigna le roi Charles 10, et seconda de tout son pouvoir à Naples ses grandes réformes administratives et industrielles. Ii se contenta dans sa cour de la charge de chambellan, qu’il reçut en 1737, et du titre de grand d’Espagne de première classe. Il appartenait à plusieurs sociétés savantes d’Italie et d’Espagne. Signorelli, ficende délia colturanelle Ditc-Sicilie. — Martusceili, Piogr. degli itomini illustri di Aapoll, t. I er . - Lalando, Voyage d’Italie, vj. sanlecque ( Jacques I er de), imprimeur, graveur et fondeur, né à Chaume (Boulonnais), vers 1554, mort à Paris, le 20 novembre 1648. Il vint à Paris à quatorze ans, et porta les armes sous la Ligue. Mais ce n’est pas dans l’ait militaire qu’il devait se distinguer. Entré dans les ateliers de G. Lebé, l’habile graveur et fondeur, il y prit le goût de l’art typographique, et se fit imprimeur ; le plus curieux des ouvrages sortis de ses presses est l’Histoire de l’élection et couronnement du roi des Romains (Paris, 1613, in-8o). C’est dans la gra- (1) Le prince avait fait présent an roi Charles III d’un tableau peint avec des cires en eouleur, d’un effet trè.-î-rctoarquable ; il lui en avait donné un autre, non moins curieux, imprimé sur velours et représentant la Motionne à demi cachée sous un faux voile transparent, et un troisième, dont le sujet est une Chasse royale, fabriqué avec des poussières de drap (tonîisses) fixe" :; sur une toile de Hollande. (S) Suivant l.alsnde, un morceau de lapls-lazuli fut examiné par différents chimistes allemands, qui constatèrenl que l’acide nitrique le dépolissait, comme il arrive dans le véritable lapis.

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vure de caractères qu’il a acquis une juste rc 

nommée. Les trois caractères de musique (pei lite, moyenne et grosse musique ) qu’il inventa, avec l’aide de son troisième fils, sont, dit Fournier, « un chef-d’œuvre pour la précision des filets, la justesse des traits obliques ! qui lient les notes et la parfaite exécution ». J

Ses caractères orientaux ( syriaque, samaritain j

chaldaïque et arabe ) ont été employés dans 1 ; Bible poli/glotte de Lejay (1628-1645, 10 vol.) ouvrage dont l’exécution typographique fait ï] peu près le seul mérite.

Sanlecque (Jacques II de ), fils du précé j dent, né en 1613, à Paris, où il est mort, l j

23 décembre 1660. Il collabora avec son père I

la fonte des caractères de musique , mais s 1 distingua surtout par son érudition. 11 posst I dait l’hébreu, le syriaque, l’arabe, le grec, 1 1 latin, l’anglais, l’italien et l’espagnol. On ne cor ; I naît de lui qu’une Allégorie, dialogue compos I

! à l’occasion d’un procès qu’il eut avec Robei 

Ballard , qui prétendait au privilège exclus d’imprimer la musique, et imprimé à la suil ’ du Traité de l’eau-de-vie (1646), de Brouaul A la sollicitation de son frère Henri, qui avaj été valet de chambre de Charles I er d’Angle j terre, Sanlecque avait embrassé le protestai | tisme. De ses trois fils, l’aîné, Louis, se di : tingua dans les lettres (voy. ci-après) ;

! troisième, Jean, suivit la profession paternelle j 

j et mourut en 1716, transmettant à son fil Jean-Eustache-Louis , mort en 1778, les poii çons et matrices de sa famille. En 1734 la foi derie des Sanlecque passa chez Hsener, à Nanc Sanlecque ( Louis de ) , poète français, fils < j Jacques II, né à Paris, en 1652, mortàGarnal

près Dreux, le 14 juillet 1714. Il entra toJ

jeune chez les chanoines réguliers de Saintl Geneviève, qui, remarquant en lui de grand | dispositions pour la littérature, l’envoyèreij i professer les humanités dans leur collège ’ j Nanterre. Il y demeura sept ou huit ar| i Pendant son séjour dans ce collège , il avi> i composé plusieurs morceaux de poésie frai i çaise et latine, qui n’étaient point passés in j perçus ; il avait adapté à la scène du collé Le Bourgeois gentilhomme de Molière, enJ i ajoutant quatre ou cinq cents vers. Le suc* que lui avaient obtenu ces petits travaux l’el gagèrent, lors de sa sortie de Nanterre, à se h ! sarder tout à fait sur la route du Parnasse, il j premiers pas furent malheureux. Il débuta j une attaque en forme contre Boileau et par u | apologie complète de la Phèdre de Pradon. jugement faillit lui conquérir un évêché. duc de Nevers, à qui le poète faisait sa coi j avait pris parti pour Pradon ; il était allé jusqi décocher contre Racine un sonnet très-aeé : Boileau s’empare des rimes du sonnet, y ajni | de nouveaux hémistiches et ie retourne, ainsi transformé, à l’ennemi. Sanlecque, pour complaire au duc, reprend à son four les mêmes