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lernes avaient construits jusqu’à cette époque.» i marine française se rappelle encore le scntiiiont d’admiration que lit naître le vaisseau ’Océan (l), navire à trois ponts, que le public tdroirait pour l’élégance et la majesté de ses ormes apparentes, et que les marins admiraient larce qu’il était le vaisseau le plus facile à nanœuvrer et le plus fin voilier, entre tous les lavires du même rang qu’on eût construits en ïurope. Il ne suffisait pas du reste d’avoir onçu ies plans et dirigé la construction des aisseaux les plus parfaits, il fallait généraliser ette supériorité dans toute notre armée naale. C’est un nouveau service qui résulta des ravaux du baron Sané... La France, au lieu ’avoir des armées navales qui manœuvraient vec tous les genres d’infériorité des plus mauai » vaisseaux, composa bientôt des armées ’ ont lés navires possédaient tous les genres ’ e supériorité que l’art pouvait procurer : c’é-- lit l’uniformité appliquée à la perfection . » En

! 793, Sané fut nommé ordonnateur de la maî 

ne au port de Brest, et d’accord avec le rerësentant du peuple Saint-André, il prit acvement toutes les mesures jugées utiles à la atrie. 11 devint l’année suivante inspecteur os constructions navales sur les côtes de l’Oman, et en 1800 la place d’inspecteur généra). lu génie maritime récompensa dignement les fervices qu’il rendait depuis plus de vingt ans notre flotte. De nombreuses améliorations r îrent encore dues à ses travaux : c’est sur ses Mans que furent construits en 1802 les vaisfsaux de 74 pour la navigation de l’Escaut, n 1808 des vaisseaux à trois ponts de 110, et partir de 1810 des frégates dont il donna le lantype dans La Justice. Sané reçut en 1811

titre de baron de l’empire, et il prit sa reaite

en 1817 ; la même année il fut nommé tevalier de l’ordre de Saint-Michel, et en 1818 frand officier de la Légion d’honneur.. Il était fepuis 1807 memhre de l’Académie des sciences ►section de mécanique ), où il était entré sur la proposition même de Napoléon. Le baron Sané nouait à quatre-vingt-douze ans, laissant une Jnémoire respectée de tous les partis, comme [avait été sa vie, qu’il avait consacrée à la l’rance, sans s’inquiéter des opinions qui tour à pur dictaient des lois au pays.

[ Discours du baron Ch. Dopin, dans Le Moniteur du |i3 août 1831. — Annales 7narttiw.es, 1S31, 2 e part. , • II. — Fastes de la Légion d’honneur, t. IV. | sang a (Quintus Fabius), un des membres je la gens Fabia. Ce fut à lui que les députés es A llobroges révélèrent les projets deCatilina fontre la république romaine. 11 s’empressa de i .s porter à la connaissance de Cicéron, son ami, jont la diligence fit avorter la conspiration. i Salluste, Cat., 41. - Appien, II, 4. > sangko (Raimondo de), prince me San- (I) U parta d’abord le nom de les États de Bourgogne, peut en 1793 celui de la Montagne, et devint l’Océan p 1Ï98 ; il était de 118 canons.

NOtiV. BtOfiR. GÉNÉR. — T. XLIII.

SANGRO


Severo , savant italien, né le 30 janvier 1710, à Naples, où il est mort, le 22 mars 1771. Issu d’une ancienne famille, il était fils d’Antonio, duc de Terra-Maggiore, et ne succéda aux titres de sou père qu’après la mort de ses deux frères aînés. Il acheva à Rome, cbez les jésuites, le cours de ses études, et montra dès l’enfance un génie extraordinaire pour les arts mécaniques. A vingt ans il épousa une de ses parentes. Son nom, son rang, ses immenses domaines, tout l’invitait à mener la vie opulente et oisive des grands seigneurs ; mais la nature l’avait doué des aptitudes les plus diverses, d’un esprit prompt, ingénieux et facile, d’une curiosité ardente et jamais assouvie, et il fut sans doute l’homme le plus occupé de son pays, ne trouvant au travail d’autre délassement que le travail lui-même. « 11 aurait été difficile , dit Lalande, de trouver un prince, et même un académicien plus instruit que San-Severo, qui eût pu composer à lui seul une académie tout entière. » En effet il cultivait avec succès les belles-lettres, composait des inscriptions latines, possédait trois ou quatre langues orientales ; il avait décoré lui-même avec élégance un oratoire, qui n’a pas été achevé. Il connaissait les sciences physiques et mathématiques, et savait à fond l’art militaire, comme il le prouva dans la courte campagne qu’il fit en 1744. Il avait établi dans son palais un vaste laboratoire, un atelier de peinture, des salles d’expériences, un fourneau à fabriquer les cristaux, une imprimerie d’où étaient sorties quelques belles éditions, etc. Ses inventions sont si nombreuses qu’il faut se borner à rapporter les principales. L’art de la guerre lui doit un plan de taetique pour l’infanterie adopté par Frédéric II et Maurice de Saxe ; un canon d’une matière autre que le bronze, pesant trente livres et capable de lancer un boulet du calibre des pièces de campagne ; un fusil à tube et à platine simples, pouvant être chargé à poudre et à vent ; un papier à gargousses qui se carbonisait sans étincelles. Il avait dérobé à la physique quelques-uns de ses secrets, comme celui de la lampe perpétuelle, éteinte par la maladresse d’un domestique, et qui, après avoir brûlé trois mois de suite, n’avait, dit-on , absolument rien perdu de la liqueur qui l’alimentait. Il tira des arts mécaniques plus d’une application nouvelle ; nous citerons les suivantes : une machine hydraulique capable d’élever l’eau à une hauteur considérable ; une voiture à quatre roues qui, au moyen d’un mécanisme invisible, avançait dans la mer sans enfoncer (1) ; une espèce de drap très-mince et imperméable ; une méthode d’impression typographique en couleur, sans multiplier les tirages et les planches ; l’art de préparer la soie de l’apocyn (brassica canina) ; un genre de peinture, dit héloïdrique, délicat |t) Le voyageur suédois l’jœrnstachï parle de cette merveille dans ses Lettres à Gjœrvell.