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RUSSELL


forme électorale, l’autre sur l’organisation d’une milice mobile pour parer au danger d’une invasion. Ces bills furent accueillis avec un médiocre intérêt et dans la discussion de celui de la milice, lord Palmerston ayant proposé un changement important à la mesure ministérielle et entraîné les votes de la chambre , lord Russell donna sa démission (février 1852). Le gouvernement passa entre les mains de lord Derby et de M. Disraeli qui avaient organisé un puissant parti de proiectionistes. Mais les tories ne tardèrent pas à succomber, et en décembre 1852, fut formé le cabinet Aberdeen,qui réunit les hommes les plus influents et les talents supérieurs de l’époque. Lord Russell y occupa quelque temps le ministère des affaires étrangères. Ce fut alors qu’au sujet des époux Madiai, emprisonnés à Florence pour distribution de bibles protestantes, il écrivit une dépêche, modèle de dignité et d’élégance (janvier 1833). Bientôt après il céda ses fonctions à lord Clarendon, et jusqu’au mois de juin 1854, il préféra la position de ministre sans portefeuille. Il accepta alors l’office de lord président du conseil, poste qui n’a pas la même importance qu’il a eue chez nous. En cette qualité, il présenta de nouveau aux chambres son projet de réforme parlementaire. Mais le pays et le parlement étaient absorbés par les événements de la guerre de Crimée, et lord Russell fut obligé, malgré ses vifs regrets, d’ajourner la mesure qu’il avait le plus à cœur. Ne partageant pas les vues de ses collègues sur la conduite de la guerre, et ne voulant pas partager leur impopularité , il donna brusquement sa démission, ce qui entraîna la chute du cabinet Al)erdeen (février 1855 ). Lord Palmerston étant devenu premier ministre, lord John consentit à servir sous lui comme ministre des colonies , situation tout à fait secondaire. Il fut envoyé en qualité de plénipotentiaire au conférences de Vienne. La manière dont il conduisit les négociations souleva contre lui une tempête en Angleterre. Il essaya de justifier les contradictions qu’on lui reprochait, et sentant que sa position n’était plus tenable, il sortit du ministère (juillet 1855), laissant à lord Palmerston l’honneur et la responsabilité de terminer la guerre d’une manière qui convînt à la nation. Depuis ce moment jusqu’en avril 1857, sa position au parlement fut celle d’un homme d’État indépendant, tantôt soutenant, tantôt attaquant la politique ministérielle, et attendant les événements. En 1857» il se joignit à la coalition ( Cobden et autres) pour blâmer la guerre entamée contre la Chine par lord Palmerston. Le parlement ayant été dissous- (par suite de ce vote, on pensa que lord Russell échouerait dans sa rééleclion à Londres. D/» grands efforts furent faits pour l’écarter; mais il se présenta intrépidement, et le souvenir de SCS services passés l’emporta sur un mécontentement passager : il fut réélu le troisième sur la liste. La chute de lord Palmerston ( f( vrier 1858). lui permit de prendre dans l’opi position une attitude plus indépendante. Apre un court passage des tories au gouvernemeni les whigs revinrent au pouvoir (juin 1859i avec Palmerston comme premier ministre, < lord Russell reprit les affaires étrangères qu’; occupe encore. Il a reçu lé titre de comte à fin de 1861, et, au commencement de 186î l’ordre de la Jarretière. Il a été deux fo: marié. Voici l’esquisse rapide qu’en donr un écrivain anglais : « Petit de taille, froi large, figure pâle et flegmatique où perce I finesse, voix faible mais distincle, ne disant qu ce qui e.st nécessaire mais le disant bien, sér< nité imperturbable, point de ces éclats d’éU quence qui électrisent et embrasent une assen blée, mais un talent de parler qui répand des flol de lumière, esprit sérieux, profondément instrui plein d’idées applicables, résumées et résolues debaler du premier ordre, cœur intrépide, plei de sympathie pour ses amis, un des meilleu» échantillons de cette aristocratie qui a l’habilel et le mérite de mettre au service des idées è progrès et de liberté la supériorité de talents i l’influence de position qu’elle possède. » Outre les ouvrages cités, lord Russell a dont dans ces dernières années : A sélection fvom th correspondence of John, 4^^ duke of Beo ford, from tke originals ; — Memorials an ’ correspondence of Charles Fox ; Londres 1853 et ann. suiv. ; — Memoirs and correi pondence of Thomas Moore; Londres, 185’ 8 vol. in-8°. J. Chandt.

English Cyclopsedia, Biography. — Uten of t) Time. — Miss Jlarlineau, History of England durit 30 years of peace ( 1813-1846 ), — Alisnn, History i Europe from 181S. — Edinburgh, Review, et Londc Çuarterly Review, aux dates principales de la biogri phie. — De Loraénie, Contemporains illustres. — Eev> Britannique , Z" série, t. 111, IV, V, VI; 3= série , t. X’ RtrssELL ( William ), littérateur anglais, e en 1741, en Ecosse, où il est mort, le 25 d( cembre 1793. Fils de parents pauvres , il fi mis en apprentissage chez un imprimeur-1; braire d’Edimbourg, et ce fut là qu’à force à ! travail et de patience, il acquit des connais sances assez étendues. 11 n’avait pas vingt an I lorsqu’il publia un choix bien fait de poésie modernes et qu’il traduisit en anglais la tn gédie de Rhadamiste et Zénobie , de Cré billon. En 1767, il vint chercher fortune à Lou dres; mais les protections sur lesquelles avait compté lui manquèrent, et il fut réduit accepter une place de correcteur, qu’il échanges en 1769, contre celle de contre-maître dans um autre imprimerie. Dix années s’écoulèrent sam apporter de changement notable à sa situatioEi D’une activité infatigable, il occupait ses rare loisirs à perfectionner ses études, à faire de" traductions, à composer des essais en prose e en vers pour les Magazines du temps; il s croyait un grand poète. Le public vit en lui l’é-