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j lison que Mariuontel habitait. Ce poêle s’était argé lie réduire eu trois actes plusieurs opéras Quiuault. Piccinni choisit celui de Roland. ilheureusement le musicien ne savait pas un )t de français : il fallut que Marnioutel lui expliàt, vers par vers, mot par mot, le sens de laque morceau, en lui marquaut l’accent, la jsodie, la cadence des vers, les repos, le^ lui-repos, les articulations de la phrase. Eniin, rès une année environ de ce pénible travail , la rtilion de Roland se trouva terminée. Mais •rs commença pour Piccinni une série de viiitudes auxquelles il était loin de .s’attendre, que lit naître la rivalité qui s’établit entre. ses rtisans et ceux de Gluck, dont VIphigénie en ’■lide, ÏOrphce et VAlceste opéraient une rélutiou sur la scène dramatique française. Les jiles de cette notice ne nous permettant pas reproduire ici les détails que nous avons doui précédemment, à iarticle Gucs, sur la

rre allumée entre les Gluckistes et les Picmisti’S ,

nous nous bornerons à renvoyer le teur à cet article. Étranger à toute intrigue,

ciuni vivait dans l’iguorance des efforts que

salent ses antagonistes pour nuire à son succès, même pour empêcher la représentation de jja ouvrage. Les choses en vinrent à tel point e le compositeur crut sa chute inévitable, iis, malgré ces sinistres présages, Roland fut présenté pour la première fois le 27 janvier i78, et le public charmé des douces et gracieuses lodies que Piccinni avait répandues dans son livre , ramena l’artiste eu triomphe chez lui. jiudis que le compositeur travaillait à la partij ^a de Roland , la reiue ?iIarie-Antoinetîe, à lalelle il donnait des leçons de chant, l’avait argé d’écrire la musique d’un opéra intitule ^haon, qui lut joué avec succès à Choisy, penut un séjour que la cour fit dans cette résinée , mais qui ne fut pas représenté à Paris, la même époque, en 1778, Devismes, qui était [lia tète de l’administration de l’Académie royale musique, aviint réuni une troupe de chanteurs Mens qui alternait avec celle de l’Opéra franis, en txinliala direction à Piccinni, et l’oneniidit alors quelques-unes des meilleures partions italiennes qui contribuèrent à former le ùt du public parisien. Deux ans après, le 22 vrier 17S0 , Piccinni donna son grand opéra ^itys, qui renferme plusieurs morceaux de emier ordre, notamment le c/iœur des songes. ienquecet ouvrage fût supérieur au Roland, nobtint un succès décidé qu’à la troisième reésentation.

Avant l’apparition de l’opéra d’Adjs, l’admistration de l’Académie royale de musique ait chargo Gluck et Piccinni d’écrire concur-

mmeut deux ouvrages ayant pour sujet /p/)jmie

en Taitride.Vopévinle Gluck, représenté i mois de mai 1779, fut accueilli avec un tel enlousiasme que Piccinni jugea à proies de gar-- ^r le sien en portefeuille. Mais , pressé parties PICCINNI 62

amis imprudents de mettre son œuvre au jour, il tiuit par s y décider, et sou Iphygénie en Tauride parut sur la scène le 23 janvier 17S1. Malgré les beautés réelles qu’on rencontre dans cette partition, elle neput lutter contrccelle de Gluck, et la victoire demeura à ce dernier. Le départ de Gluck, qui retourna à Vienne, en 1780, avait laissé un peu de repos à Piccinni. Les partisans des deux grands maîtres avaient enûn compris qu’il valait mieux admirer leurs œuvres que disputer sur leur mérite. Cependant Piccinni eut encore à combattre un nouveau rival dans Sacchini. qui venait d’arriver à Paris. Après avoir donné Adèle de Ponthieu qui ne réussit pas, il se releva d’une manière éclatante par Didon, reju-éseutée le 1^"^ décembre 1783, et que l’on considère à juste titre comme le chef-d’œuvre de ses opéras français. Dans le courant de la même année, il avait fait jouera la Comédie-Italienne Le Dormeur éveillé, et Le faux Lord. En 1784, il fut nommé maître de chant à l’École royale de musique et de déclamation fondée, aux Menus-Plaisirs du roi par le baron de Breleuil. Cette place semblait devoir assurer à peu prè5 sa position pour l’avenir. La révolution en éclatant lui enleva toutes ses ressources. 11 prit alors le parti de retourner à Kaples où il croyait pouvoir encore mettre son talent à profit, et s’éloigna de Paris au mois de j,uillet 1791. Arrivé dans sa ville natale, il y composa, pendant le carême de 1792, l’oratorio de Jonathan, puis ensuite La Serra onorata, opéra bouffe qui eut un plein succès. Mais dénoncé par quelques ennemis comme étant partisan des principes révolutionnaires qui agitaient la France en ce moment, il fut en hutte à des persécutions qui le mirent dans l’impossibilité de faire représenter ses ouvrages. Dans cette situation, il se décida à revenir à Paris où il arriva au mois de décembre 1798. Le gouvernement français lui accorda 5,000 fr. pour ses premiers besoins, 2,400 fr. de pension, et un logement à l’hôtel d’Angivilliers. Cette somme annuelle de 2,400 fr., et une autre pension de 1,000 iV. qu’il recevait de l’Opéra, étaient ses seuls moyens d’existence. 11 chercha à se distraire en écrivant quelques romances et des canzone qu’il publiait dans le Journal de chaiit et de piano de Desormery et Boutïet, et en donnant de petits concerts où on entendait les plus beanx morceaux de ses opéras chantés par sa femme et par ses (illes. Ao mois d’avril 1800, on créa pour lui une sixième place d’inspecteur au Conservatoire de musique ; mais il était trop tard. Ses forces étaient épuisées, et le 7 mai suivant il expira, à Passy, où sa famille l’avait conduit dans l’espoir que l’air de la campagne lui serait favorable. Piccinui avait alors soixante-douze aus. Ainsi s’éteignit ce génie musical qui brilla d’un si vif éclat par la grâce et le charme de ses mélodies. Quoique incomplète, la liste suivante des ouvrages que Kccinni a écrits pour le théâtre.