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POrsCET

7.

Murât partagea sa déconvenue. Ne recevant plus aucune allocation, il se rembarqua en 1702, emmena Murât et rouvrit avec lui sa boutique de pharmacie au Caire. Ils y vivaient tranquilles lorsque le P. Dubernat et Jacques Christophoros, marchand cypriote, les décidèrent à les accompagner en Abyssinie. Ayant appris que Yasous était mort et que la guerre désolait son royaume, Dubernat et Christophoros ne jugèrent pas prudent de pousser plus loin. Poncet et son compagnon voulurent tenter la fortune eu Asie. Murât mourut à Mascate, et Poncet, après avoir parcouru l’Arabie, alla mourir en Perse. Il a laissé une Relation abrégée de son Voijage en Ethiopie en 1698,. 1699 et 1700, publié dans le t. IV des Lettres édifiantes. Bruce et Sait se sont plu à rendre justice à cet ouvrage. « Quoique incomplet, ce livre , dit Bruce, sera toujours précieux par les services qu’il a rendus à la géographie. » A ; de L. Bruce, Travels. — Lettres éditantes (cdit. de 1786), t. I !I. — Le Grand, Voij. hist. d’J byssinie (.tnd. du portiif ^ais de Jér. Lobo ) ; Paris, 1728, in-4o. — Walkenaër, Collect. des Voyages. — W. Smith, Voyages autour du ■monde, VU. — Noël des Vergers, Abyssinie, dans l’Univers pitt., p. 32. — Cherubini, Nubie, p. 2 et 104, même recueil.

PONCET DE LA Rivière (Vincent-Matthias), magistrat français, mort vers la fin du dix-septième siècle. Fils de Pierre Poncet de la Rivière, qui mourut doyen des conseillers d’État, il était qualifié comte d’Ablis et seigneur de là Rivière, en Boulonnois. D’abord conseiller du parlement, il devint maître des requêtes (1665), administra comme intendant les généralités d’Alsace (1671), de Metz (1673) et de Bourges (1676), et fut nommé, à la fin de cette année, président du grand conseil. L’ouvrage intitulé Considérations sur la régale et autres droits de souveraineté à. l’égard des coadjuteurs (1654, in-40 ) lui est généralement attribué.

Poncet de la Rivière (Michel), frère du précédent, mort en 1728, à Paris, fut appelé en 1677 à l’évêché d’Uzès. Il porta la parole en 1705 devant le roi au nom des étals du Languedoc. Il fut obligé, par suite des réclamations du duc d’Uzès, de renoncer à la qualification d’évêque-comte, qu’il avait prise à l’exemple de ses prédécesseurs.

PONCET DE LA Rivière (Michel), fils de Vincent-Matthias et de Marie Betauld, né vers 1672, mort le 2 août 1730, au château d’Éventard, près d’Angers. Il fut grand vicaire de son oncle, et exerça avec douceur son ministère dans les Cévennes ; toutefois il avait rédigé, pour soumettre les camisards, un projet d’expulsion dont Court de Gébelin a rapporté un extrait. Nommé évêque d’Angers, le 4 avril 1706, il fut sacré à Paris par le cardinal de Noailles. Il cultiva avec succès le talent de la parole, et brilla dans la chaire par ses sermons cl par plusieurs oraisons funèbres. En 1715 il prêcha le carême devant le roi et toute la cour. « Il est difficile d’être orateur, fait observer d’Alembert, sans avoir au moins commencé par être poète M. Poncet avait suivi cette route ; il avait fait des vers dans sa jeunesse, et même d’assez bon vers pour qu’on en ait retenu quelques-uns . Élu, à la fin de 1728, membre de l’Académie française à la place de La Mounoye , il fut reçu le 10 janvier 1729. Chargé de prononcer l’oraison funèbre du duc d’Orléans, il laissa échapper ces mots : « Je crains, mais j’espère. » Et plus loin il ajouta ce trait vraiment sublime : « Du pied du plus beau trône du monde, il tombe... dans l’éternité. Mais pourquoi, mon Dieu, après avoir fait un prodige de talents, n’en feriez-vous pas un prodige de miséricorde ? » On a de lui Oraison funèbre du cardinal de Bonzi, archevêque de Narbonne (Montpellier, 17.., in-4o) ; Oraison funèbre du Dauphin (Paris, 1711, in-4) ; Avis instructif aux curés (Angers, 1717, in-4o ) .

Poncet de la Rivière (Matthias), neveu du précédent, né en 1707, à Paris, où il est mort le 5 août 1780. D’abord grand vicaire de S.. il remplaça en 1742 sur le siège épiscopal de Troyes, Bossuet, qui avait donné sa démission Pendant son administration, qui fut très-orageuse il eut de fréquents démêlés avec les appelans, le chapitre, les curés et les magistrats ; ces derniers ayant voulu le contraindre à donner les sacrements à un malade, il s’y refusa, fut ex.. à Méry, puis conduit à l’abbaye de Murbach Alsace. Nommé en 1758 à l’évêché d’Aire, préféra, plutôt que de s’y rendre, se démettre du siège de Troyes, et fut pourvu de l’abbaye de Saint-Bénigne à Dijon. Peu de temps après devint aumônier de Stanislas, duc de Lorraine reparut plusieurs fois dans la chaire avec succès et mourut doyen de la collégiale de Saint-Marcellin Paris. Les Oraisons funèbres de ce prélat sont estimées, par exemple celles de la reine de Pologne (1747), d’Anne-Henriette de France (1752), Louise-Elisabeth, duchesse de Parme (1760), la reine Marie Leczinska (1768) et de Louis XV (1774) ; mais elles seraient plus recherchées si l’auteur avait moins prodigué les antithèses, expressions brillantes, les métaphores et les traits d’esprit. Nous citerons encore de lui l'Instruction pastorale sur le schisme (1755, in-4o ), et Discours sur le goût, inséré dans les Mémoires de l’Académie de Nancy, dont il était membre Moréri, Dict. hist. — Feller, Dict. hist. — D’Alembert. Éloge de Michel Poncet de la Rivière. — D.. des prédicateurs.

PONCET DE LA Grave (Guillaume), littérateur français, né le 30 novembre 1725, à Carcassonne, mort vers 1803, à Paris. Après avoir plaidé comme avocat au parlement de Paris acquit la charge de procureur général du roi au siège de l’amirauté de France, et devint ensuite l’un des commissaires du conseil et censeur royal pour les ouvrages de jurisprudence maritime On a de lui : Abrégé chronologique de l’histoire