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852 ALEXANDRE (Constantinople, Ecosse) 854

Philométor, instruit de cette tentative, leva promptement deux armées, l’une de mer et l’autre de terre, pour venir au secours de son gendre. Mais voyant sa cause perdue, il tourna ses armes contre Alexandre lui-même. Aidé par les Syriens, il commença par s’emparer de Séleucie sur l’Oronte, et d’Antioche. Il mit à mort Ammonius, qui s’était enfui sous le déguisement d’une femme. Le peuple mit ensuite Démétrius en possession de la ville et du palais d’Antioche ; il offrit même à Philométor la couronne de Syrie. Mais ce prince la refusa, disant qu’elle appartenait au jeune Démétrius (Justin., I. XXXV, c. ii). En même temps il rappela sa fille Cléopâtre, qu’il avait mariée à Alexandre, et la donna à Démétrius . Alexandre était alors en Cilicie, occupé à réduire quelques villes. Lorsqu’il apprit la défection de son beau-père, l’infidélité de sa femme et la révolte de ses sujets, il accourut vers Antioche ; et en trouvant les portes fermées, il mit tous les environs à feu et à sang. Ptolémée ne tarda pas à se mettre en marche pour l’arrêter ; il lui livra bataille, et le vainquit. Alexandre se réfugia chez Zabdlel, roi des Arabes, qui le fit assassiner, et en envoya la tête au roi d’Egypte. L’auteur du Ier livre des Machabées laisse croire que Balas était réellement le fils d’Antiochus, tandis que Polybe admet le contraire.

Machabées, I, chap. xvii. — Justin, XXXV. — Strabon, XVII. — Josèphe, V, c. xiii, Histoire des Juifs. — Eusébe ; Sulpice Sévère ; Appien, in Syriac. — Clinton, Fasti Hellen., III, p. 324. — Fröhlich, Annales Syriae.


II. Les Alexandre, princes du moyen âge, et modernes.

A. Alexandre de Constantinople.

ALEXANDRE, empereur de Constantinople, né vers 870, mort le 7 juin 912. Il était le troisième fils de Basile le Macédonien et d’Eudocie. Son père l’associa à l’empire, et le pai’tagea ensuite avec son frère Léon le PhOosophe. Celurci mourut le 11 mai 911, et Alexandre régna seul. Dès ce moment il s’abandonna à toutes ses passions, prit pour ministres ses compagnons de débauche, et traita ignominieusement les hommes les plus honorables, qui auraient pu censurer sa conduite. Il déposa Eutimius, patriarche de Constantinople, et exila l’impératrice Zoé et son fils Constantin-Porphyrogénète, auquel il voulut faire la castration, pour le rendi’e indigne de régner un jour. Mais ses amis l’en dissuadèrent, disant que ce jeune prince était d’une constitution si faible, qu’il ne vivrait pas jusqu’à l’âge de puberté. Vers la même époque, Siméon, roi des Bulgares, se préparait à ravager l’empire, pour venger un affront que ses ambassadeurs avaient reçu àla cour de Constantinople, lorsque Alexandre mourut subitement de la rupture d’une artère, après un repas copieux, suivi d’un violent exercice à cheval.

Cédrène. — Dufresne, Familiae Byzantinœ, p. 140. — Gibbon, History of the Décline and fall etc., c. 48.

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B. Alexandre d’Ecosse.

ALEXANDRE Ier, surnommé le Farouche et le Fort, roi d’Ecosse, fils de Maicolm III, succéda à son frère Edga IV en 1107, et mourut le 27 avril 1124. Il fit, par ses mauvaises qualités, un grand nombre de mécontents ; mais il les battit successivement, et assura sa puissance par la mort des principaux chefs. Il reçut un jour les plaintes d’une veuve, qui accusa le jeune comte de Mearns d’avoir fait mettre à mort sans jugement son époux et son fils. Alexandre fit pendre le coupable en sa présence. Des assassins s’étant introduits dans sa chambre pendant la nuit, il saisit ses armes, tua six de ses agresseurs, et parvint à s’échapper. Après avoir rétabli le calme dans son royaume, il fonda le monastère de Saint-Colm dans l’île d’Emona, et rendit visite à Henri Ier, roi d’Angleterre, auquel il fut utile en accommodant une querelle qu’il avait avec les Irlandais. Il mourut sans avoir été marié, après un règne de dix-sept ans, et laissa le trône à son frère David Ier.

Hailes, annales of Scotland, 3 vol. in-8°, 1819 ; vol. I, p. 53 et suiv. — Eadmerus, Historia Scotorum, cum notis Seldeni ; Lond., 1623, in-fol. — Ailredus, Descriptio belli Standardii. — Kuchanan, Chron.


ALEXANDRE II, roi d’Écosse, fils de Guillaume le Lion, né en 1198, mort le 8 juillet 1249. Il succéda à son père à l’âge de seize ans (1214), eut bientôt une guerre à soutenir contre Jean, roi d’Angleterre, et fit une irruption dans cette contrée. De son côté, Jean pénétra en Ecosse, et y commit de grands dégâts. Dans une seconde expédition, Alexandre prit Carlisle, qu’il ne rendit qu’à la paix d’York, et s’avança jusqu’à Richmond. L’année suivante, il vint à Londres, sur l’invitation du prince français Louis, fils aîné de Philippe-Auguste, pour prêter aide au parti qui s’était révolté contre Jean. Lorsque ce roi se fut réconcilié avec le pape, Alexandre fut obligé d’évacuer l’Angleterre, et courut de grands dangers dans sa retraite. Les pillages que le roi d’Écosse avait commis sur sa route portèrent le pape à mettre son royaume en interdit. La mort de Jean mit fin à la guerre, et Alexandre consolida la paix en épousant Jeanne, sœur du roi d’Angleterre Henri III. Dix-huit ans après, Jeanne étant morte, de nouvelles dissensions s’élevèrent entre les deux monarques ; elles furent apaisées par l’intervention du comte de Cornouailles et de l’archevêque d’York. Alexandre épousa ensuite Marie, fille d’Ingelien, comte de Gouvor. Quelques troubles s’étant élevés dans l’Argyleshire, Alexandre s’embarqua pour ce pays ; mais il mourut dans une des îles de la côte, après un règne de trente-cinq ans. Il laissa de sa troisième femme, Marthe de Coucy, un fils qui lui succéda.

Matt. Paris, Historia Major. — Forduu, Scotichronicon. — Bœthius, Scotorum historia. — Reyiner, Fœdera.


ALEXANDRE III, roi d’Écosse, fils du précédent, né en 1240, mort le 16 mars 1285, monta