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l’autre le fils d’un grand homme. L’histoire offre plus d’un trait de ce genre.

Diodore, XVIII, 36, 39 ; XIX, 11, 51, S2, 61, 105. — Justin, XIV, 6 ; XV, 2. — Pausanias, IX, 7, 2. — Plutarque, Pyrrhus, S. — Uroysen, Geschichte der Nachfolger Alexanders.

ALEXANDRE V, roi de Macédoine, troisième fils de Cassandre, mort en 294 avant J.-C. Il disputa le trône à Antipater après la mort de leur aîné, Philippe IV. Antipater fit mettre à mort Thessalonice sa mère, dans la persuasion qu’elle soutenait les prétentions d’Alexandre. Celui-ci, pour se soustraire aux embûches de son frère, se réfugia d’abord en Grèce, et se mit sous la protection de Démétrius Poliorcète, alors occupé au siège de plusieurs villes. Il se rendit ensuite en Épire : le roi Pyrrhus lui promit son assistance, en échange de quelques places fortes de la Macédoine. Après qu’Antipater eut, de son côté, vainement imploré le secours de Lysimaque, roi de Thrace, son beau-père, contre l’orage qui le menaçait, il se réconcilia avec son frère, auquel il céda une partie de la Macédoine. Démétrius arriva après cette réconciliation. Embarrassé de ce secours tardif, Alexandre chercha à se débarrasser de son allié ; mais celui-ci le prévint, et le fit massacrer avec toute sa famille ; puis, réunissant l’armée macédonienne à la sienne, il se fit proclamer roi de Macédoine. Alexandre avait épousé Lysandra, fille de Ptolémée Lagus et d’Eurydice.

Plutarque, Pyrrhus, 6, 7 ; Démétrius, 36. — Justin, XVI, 1. — Diodore, Fragm., VII. — Pausanias, IX, 7, 3. — Droysen, Geschichte der Nachfolger Alexanders, p. 577.

ALEXANDRE, troisième fils de Persée, dernier roi de Macédoine, était encore enfant lorsque son père fut vaincu par Paul Emile (en 168 avant J.-C.). Persée l’avait confié ainsi que sa fille aux soins de Ion de Thessalonique, l’un de ses favoris ; mais ce sujet infidèle, voyant son maître vaincu, livra aux Romains le dépôt qu’il avait en garde. Ces enfants furent conduits à Rome, et ornèrent, ainsi que leur père, le triomphe de Paul Emile. Alexandre fut ensuite conduit à Albe, où on le garda soigneusement jusqu’à la mort de son père, arrivée en 165 avant J.-C. Mis en liberté, il apprit la langue latine et obtint une charge de greffier, qu’il exerça jusqu’à sa mort. Il excellait aussi dans l’art de ciseler, et se faisait remarquer par la perfection de ses œuvres.

Un imposteur (l’an 147 avant J.-C.) usurpa le nom d’Alexandre, fils de Persée, et rassembla une armée sur les bords du fleuve Nestus. Il fut défait par Métellus, qui le força à se réfugier en Dalmatie. On ignore ce qu’il devint.

Zonaras, ex Dion. — Usser., in Annal.

ALEXANDRE, prétendant au trône de Macédoine en 278 avant J.-C. Il était fils d’Amestris, reine d’Héraclée, et de Lysimaque, lieutenant d’Alexandre le Grand. Il fut élevé à la cour de son père, à qui la Thrace et la Chersonèse étaient échues en partage. Après la mort d’Agathocle son frère, tué par son père Lysimaque, il s’en-

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fuit avec Lysandra, veuve d’Agathocle, chez Séleucus, roi de Babylone. Les deux fugitifs déterminèrent ce roi à faire la guerre à Lysimaque, qui fut tué dans une bataille. On raconte qu’Alexandre réclama le corps de son père, et lui fit élever un tombeau entre Cardie et Pactye. Il prétendait au trône de Macédoine après la mort de Sosthènes ; mais il ne réussit pas dans son entreprise.

Pausanias, l. 10. — Droysen, Geschichte der Nachfolger Alexanders.

ALEXANDRE, de Lynceste, fils d’Aéropus, fut accusé de complicité dans l’assassinat de Philippe, roi de Macédoine. Alexandre le Grand lui pardonna, parce qu’il vint le premier lui rendre hommage après la mort de Philippe. Il lui confia ensuite le commandement des troupes de la Thrace et de la cavalerie thessalienne. Malgré les honneurs dont il fut comblé, Alexandre de Lynceste conspira contre la vie de son bienfaiteur pour s’emparer du sceptre, qui, avant le règne d’Amyntas II, était héréditaire dans sa famille. Il entra à ce sujet en correspondance avec Darius, roi de Perse, qui lui garantit le royaume de Macédoine et lui fournit mille talents. L’envoyé de Darius tomba entre les mains de Parménion, qui dévoila le complot à Alexandre le Grand. Celui-ci lui fit grâce de la vie, en considération de sa parenté avec Antipater (dont Alexandre de Lynceste était le gendre), et le punit de la prison. Mais lorsque, trois ans après, Philotas fut condamné à mort pour le même crime, les Macédoniens demandèrent aussi le supplice d’Alexandre de Lynceste, qui fut exécuté en 330 avant J.-C.

Arrien, Anabasis, 1, 25, 26. — Diodore, XVII, 32, 80. — Quinte-Curce, VII, 1 ; VIII, 8.

ALEXANDRE, fils de Polysperchon, l’un des généraux d’Alexandre le Grand, mort en 314 avant J.-C. Il fut chargé par son père, régent de la Macédoine après la mort d’Antipater, de détacher la Grèce du parti de Cassandre, fils d’Antipater. Il réussit dans son entreprise, s’empara du Péloponèse, et s’y déclara indépendant (en 316 avant J.-C.). Il venait de se faire reconnaître roi par Antigone et Cassandre, ses concurrents, lorsqu’il fut assassiné par Alexion, l’un de ses officiers. Son épouse Cratésipolis, femme d’un rare courage, se maintint à Sicyonc dans le suprême pouvoir, et vengea la mort de son mari.

Diodore, XVIII, 65 ; XIX, 67. — Arrien, Photii Bibliotheca, p. 76, édit. Bekker. — Droysen, Geschichte der Nachfolger Alexanders, p. 154.

E. Alexandre de Phères.

ALEXANDRE, tyran de Phères (Άλέξανδροζ ό Φεραῖοζ) en Thessalie, tué dans la quatirième année de la 106e olympiade (357 avant J.-C). Il succéda à son neveu Polydore, qu’il fit empoisonner dans un repas en 369 avant J.-C, et devint un objet de haine par sa conduite inique et cruelle. Les Aleuades, famille noble de Thessalie, et quelques réfugiés de Larissa, conspiré