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les [mémoires ou les livres de] comptes, nous appelons Articles[1] ils l’appelaient [Nomina, c’est-à-dire] Noms ; d’où il [semble] ressort[ir] qu’ils étendaient le mot Ratio à la faculté de Compter dans [toutes] les autres matières. Les Grecs n’ont qu’un mot λόγος pour désigner à la fois le Langage et la Raison, non qu’ils pensassent qu’il n’y a pas de Langage sans Raison, mais bien qu’on ne peut pas Raisonner sans Langage. Et l’acte de raisonner ils l’appelaient Syllogisme, ce qui signifie [faire] la [somme des] conséquence[s] d’une proposition à une autre. Et, parce que les mêmes choses peuvent entrer dans un compte pour divers accidents, (pour pouvoir signifier cette diversité) on détourne de façons diverses et on prend leurs noms dans des sens différents. Cette diversité des noms peut se ramener à quatre catégories générales.

Premièrement, une chose peut entrer en compte pour la Matière ou le Corps, sous le nom de vivante, sensible, rationelle, chaude, froide, en mouvement, en repos dans tous ces noms le mot Matière ou Corps est sous-entendu[2] [ ; tous, ils sont des noms de la Matière].

En second lieu, une chose peut entrer en compte [ou être considérée] pour quelqu’accident ou qualité que nous concevons être en elle, comme en tant qu’étant en mouvement, qu’ayant une certaine étendue, qu’étant chaude, etc… ; et alors, du nom de la chose elle-même, par un léger changement ou une légère altération, nous faisons un nom se rapportant à l’accident

  1. « Item » dans les deux textes.
  2. Le latin dit simplement : « et ces noms signifient matière ou corps ».