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nes, en distinguant ainsi l'Histoire et fondant d'autre part notre notion de lois invariables et universelles.

Il a, par toute son œuvre, démontré l'unité de la Science.

Il a su distinguer de ses matériaux, les faits, son instrument nécessaire, la Raison humaine, et, de la récolte de ses matériaux, les procédés de son édification, devançant ainsi les conclusions qu'impose, en ce qui concerne le problème de l'origine de la connaissance, l'interprétation rigoureuse de la notion d’Évolution.

Il a mis en pleine lumière le rôle du Langage et par conséquent de la Logique dans l'édification de la Science.

Il a montré que la fin et le but de la Science étaient de fonder les Arts, d'augmenter la puissance de l'Homme.

Enfin, il nous a laissé une classification des Sciences qui repose sur le même principe fondamental que celle si justement célèbre d'Auguste Comte, principe dont la valeur est reconnue indiscutable et qu'il a appliqué de telle manière que toutes les critiques importantes que nous pouvons lui faire aujourd'hui ne sont guère que celles qui résultent de l'état même des Sciences positives à l'époque où il écrivait.

En un mot, le plus solide de ce que nous savons sur la nature de la Science, ses moyens d'acquisition, sa portée, son but et son utilité, c'est Hobbes qui l'a établi. Les questions qu'il n'a pas tranchées restent encore, ouvertes[1].

  1. Je compte essayer d'examiner quelqu'unes de ces questions dans le travail d'ensemble que je consacrerai à l'étude de la connaissance scientifique.