Page:Hobbes - Léviathan - Tome I.djvu/34

Cette page n’a pas encore été corrigée
xxxi

L'effet de la Science est sans aucun doute de fonder les Arts.

Celui qui la poursuit envisage quelquefois un but utilitaire ; mais le plus souvent il ne cherche qu'à satisfaire son besoin de connaître ; et il est heureux qu'il en soit ainsi, car il est surabondamment établi par l'expérience que plus les études sont désintéressées, plus elles ont de chances de porter de fruits et qu'aucune découverte utile à l'humanité n'a jamais pour ainsi dire été réalisée par qui s'était mis au travail avec le propos délibéré d'y parvenir. Notons au surplus que cela résulte de la Nature même de la Science : les applications utiles à l'homme ne peuvent jamais couler directement que de conclusions très particulières qui se dégagent en quelque sorte d'elles-mêmes lorsque sont connues toutes les conclusions plus générales dont elles dépendent ; et leur dépendance par rapport à ces conclusions plus générales fait qu'il nous est impossible d'y parvenir immédiatement.

Enfin, nous devons préconiser la poursuite de la Science et l’État doit l'encourager parce que c'est elle seule qui nous permet, comme le disent Hobbes et Comte, presque dans les mêmes termes, d'essayer de tourner à l'avantage humain les phénomènes naturels. C'est à cela et rien qu'à cela que, comme le dit Hobbes, la Science est bonne.

§ V. ― La classification des Sciences.

Au début de la deuxième leçon de son Cours de Philosophie positive, Comte écarte et condamne d'un mot