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les actions qui sont les plus Raisonnables sont celles qui conduisent le mieux à leurs fins (35). Ce raisonnement, pour spécieux qu'il soit, n'en est pas moins faux. Il ne saurait être en effet question de promesses mu- tuelles là où, ni d'un cùté, ni de l'autre, il n'y a assu- rance d'exécution, comme cela existe quand il n'y a pas de Puissance civile érigée au-dessus des parties promet- tantes (36) de telles promesses ne sont (37) pas des Pactes. Mais, lorsque l'une des parties s'est exécutée déjà, ou bien, lorsque il y a une Puissance pour la faire s'exécuter, la question qui se pose est de savoir s'il est ou s'il n'est pas contre la raison, c'est-à-dire contre le bénéfice de l'autre, de s'exécuter. Et je dis que ce n'est pas contre la raison (38). [Pour le prouver, il nous faut considérer ] En premier lieu, que, quand quelqu'un fait une chose'qui (39), autant qu'on peut le prévoir et'îe calculer, tend vers sa propre destruction, un accident inattendu (4o) peut toutefois survenir et faire tourner la chose à son bénéfice de tels résul- (35) Le latin dit « Des pactes de ce genre, dit l'iasensé, de quelque nom qu'on les appelle, ne sont pas contre la raison, parce qae toutes les actions volontaires de tous les hommes tendent natu- rellement vers leur propre bien, et, que sont les plus rationnelles celles qui y tendent le mieux ».

(36) Le latin dit « mutuelles, dans la coalition naturelle des hommes où il n'y a aucun pouvoir coercitif ». (37) Le latin dit « ces promesses ne seraient »,

(38) Le latin dit « Mais, s'il existe un pouvoir coercitif, et que L'une des. parties ait déjà exécuté sa promesse, la question qui se pose est de savoir si celui, qui .manque à la sienne le fait çon- formément la raison et à son. intérêt propre. Je dis qu'il agit contre, la raison et imprudemment ».. ̃ .(3j)) Le latin dit « D'abord, dans une cité, si quelqu'un fait une ^hose qui».. ̃̃•̃ ̃ ̃ '•'̃̃ (4o) Le latin dit «.imprévu ».. • '̃