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[particulièrement chez ceux qui poursuivent les Riches- ses, le Commandement ou les Plaisirs sensuels, et, c'est la plus grande partie de l'Humanité]. La Passion sur laquelle on doit compter est la Crainte, qui a deux /objets très généraux l'un,, la Puissance des Esprits Invisibles, l'autre, la Puissance des hommes que l'on peut ainsi Offenser. Bien que la première de ces deux Puissances soit la plus grande, la Crainte de la seconde est communément cependant la plus forte Crainte. La Crainte de ia première est en chacun sa propre Religion elle existe dans la nature humaine antérieurement à la Société Civile. Il' n'en est pas de même de la crainte de la seconde, du moins elle ne sau- rait suffire à obliger les hommes à tenir leurs promes- ses (1^7) en effet, dans la condition de [simple] Nature, l'inégalité de Puissance (i48) ne peut se discerner que par le résultat de la Bataille. Par conséquent, anté- rieurement au temps de la Société Civile ou aux mo- ments d'interruption de celle-ci du fait .de la Guerre, rien ne peut garantir (i4{)) un Pacte de Paix contre les tentations de l'Avarice, de l'Ambition, de la Con- tienne d.en tenir compte ». Il me semble en effet y avoir une légère différence de sens entre l'expression anglaise « too rare- ly found, io be presumed on » et l'expression latine « adeo rara ett, ut in rationes venire non debeat ».

(1^7) Le latin dit « On ne doit tenir compte que de la crainte qui est de deux genres la crainte des puissances invisibles, et celle de la puissance humaine. Bien que la première soit la plus fondée, la seconde est la plus forte. La première vient chez chacun de sa propre Religion elle existait dans les hommes avant toute société civile. La seconde ;st née avec la cité, mais elle ne suffit pas à contraindre les hommes à exécuter tours pactes ». (i48) Le latin dit « la différence des Puissances ».

(lâg) Mot mot en anglais donner de la force à.