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au profit de qui ce droit est transféré ne soit déter- minée que par le Résultat de la lutte (81). [Mais il y a entre ces deux sortes de Mérite, cette différence que, dans le Contrat, je Mérite en vertu de ma propre puissance et du besoin du Contractant, tandis que, dans le cas de Libre don, je me trouve Mériter seulement du fait de la générosité de celui qui Donne. Dans le Contrat, je mérite vis-à-vis du Contractant qu'il se dessaisisse de son droit dans le cas de Don qui vient d'être cité, je ne mérite pas que celui qui donne se dessaisisse de son droit, mais lorsqu'il s'en est dessaisi, je mérite que ce droit m'appartienne plutôt qu'à un autre. Et c'est là, je pense, ce que signifie cette distinction des Ecoles entre Meritum congrui et Meritum condigni. Dieu Tout- Puissant a en effet promis le Paradis aux hommes qui (aveuglés par leurs désirs charnels) n'en parviennent pas moins à se conduire en ce monde suivant ses Préceptes et dans les Limites prescrites par lui on dit que celui qui se conduira de cette sorte Méritera le Paradis Ex congrue Mais, étant donné que personne ne peut invoquer un droit au Paradis, se baser sur sa qualité d'avoir un Droit (82), ou sur quelqu'autre puissance existant en soi, mais seulement sur la Libre Grâce de Dieu, on dit que personne ne peut Mériter le Paradis ex condigno. Voilà, dis-je, ce que je crois être la signi- (8t) Le latin dit « De ce que dans un contrat l'un s'exécute le premier il en résulte qu'est due l'exécution de l'autre.. Ainsi, dans un concours (in certaniine) ou quand des sous sont jetés pour appartenir à qui les attrapera, le prix est de droit au vain- • queur du concours ou les sous à qui les attrape. Car le droit se trouve transféré par l'institution même du concours ». (8s) « Righteousnesxe » en anglais.