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propre [et quelquefois seulement leur plaisir]), ils s'ef- forcent de se détruire ou de se subjuger l'un l'autre. Et c'est ce qui se passe là où un Agresseur a uniquement à craindre la seule puissance d'un de ses sembla- blés (18) si quelqu'un vient à planter, à ensemencer, à bâtir ou à posséder un Lieu à sa convenance, on peut probablement (19) s'attendre à ce que d'autres viennent en force le déposséder [et le priver] non seulement du fruit de son travail, mais aussi de sa vie ou de sa liberté. Et l'Agresseur est à son tour menacé du même danger de la part d'un autre (2o).

DE LA DÉFIANCE procède i,a GUERRE. Dans un tel état de défiance (ai)' réciproque, le moyen le plus raisonnable d'assurer sa sécurité est (22) de Prendre les devants, c'est-à-dire, soit par force, soit par ruses de réduire le plus de gens que l'on peut, et cela jusqu'à ce que l'on ne voit plus autour de soi de puissance suffi- samment grande pour constituer un danger(a3). Et ceci (18) « And from hence it comes io passe, that v:here an Invader hath no more to feare, lhan ait other mans single power » en anglais « Itaque eut animus est vicinum aggrediendi, si nihil >it, quo deterreatur prœter vint unius hominis » en latin. Ce membre de phrase me paratt obscur dans les deux textes. La phrase latine semble pouvoir se traduire littéralement ainsi « C'est pourquoi l'intention d'attaquer son voisin est à celui qui n'a rien autre à craindre que la force d'un seul homme 11. (19) Le latin dit « à posséder un champ tant soit peu plus avantageux, à semer, à planter ou à construire, on doit. ». (ao) Le latin dit « Et ceux-ci sont, à tour tour, exposés aux mêmes dangers de la part de plus forts ».

(ai) « dif/idenee » en anglais « metu, crainte » en latin. (a a) Le latin dit « il n'est pour personne de meilleur riioyon di sécurité' que. ».

(a 3) Le latin dit « de s'efforcer de réduire tous les autres, tant qu'il y en a desquels il paraisse que l'on ait à se garantir ».