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lions (189) ainsi, faute de Justice (too), la Foi (191) aussi vint à faillir [ à ce point que le peuple d'Israël déposa son Dieu de sa souveraineté sur lui].

Quand s'implanta la Religion Chrétienne (192) les Oracles se turent [partout] dans l'Empire Romain, et, le nombre des Chrétiens s'accrut de jour en jour [et en tous lieux] d'une façon prodigieuse [à la suite des prédications des Apôtres et des Evangélistes] une grande part de ce succès peut [raisonnablement] s'attri- buer au mépris auquel s'étaient voués les Prêtres Païens de cette époque par leurs mœurs dissolues, leur avarice, leur fourberie auprès des Princes. C'est aussi en partie pour la même cause que fut abolie en Angle- terre, et dans beaucoup d'autres parties de la Chrétienté, la Religion de l'Eglise Romaine; le manque de Vertu chez les Pasteurs fit faillir la Foi du Peuple. Ce fut aussi en partie le résultat de l'introduction par les Scholasti- ques de la Philosophie et de la doctrine d'Aristote dans la Religion ce fut là une source de tant de contradic- tions et d'absurdités qu'il en résulta pour le Clergé une réputation tout à la fois d'Ignorance et d'intention Frau- duleuse'; et c'est ce qui amena le peuple à se révolter contre lui (i93), soit contre la volonté des Princes (igo) Le latin dit « la sainteté des gouvernants venant à manquer ».

(191) Le latin ajoute « du peuple ».

(iga) Le latin dit « De même, dès la prédication de l'Évan- gile, tous. ».

(ig3) Le latin dit « s'attribuer à l'avarice, aux mœurs disso- lues des prêtres, à leurs prédictions, fausses pour se concilier la faveur des princes, ou ambigües pour ne pas parattre ne r'en prédire. C'est pour une cause peu diHérente que l'énorme puis- sance de l'Eglise romaine fut supprimée en Angleterre et chez pas