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ter et] à craindre (i 1 1) ces objets de leurs propres ima- ginations (na), aux moments de détresse à les invoquer, comme aussi aux moments de prospérité [inatten- due] à leur faire des remerciements (u3), faisant ainsi leurs Dieux des créatures de leur propre imagina- tion (n 4) et c'est ainsi que de la variété innombra- ble de leurs Imaginations les hommes ont créé (n5.) [dans le monde] d'innombrables [sortes de] Dieux. Et cette Crainte des choses invisibles est la Semence natu- relle de ce que chacun appelle en soi-même la Religion et en ceux qui adorent ou craignent cette puissance autrement qu'il le fait lui-même, la Superstition. Et beaucoup de gens ayant remarqué que telle était la semence de la Religion, quelques-uns d'entre eux ont été portés à nourrir cette semence, à l'habiller et à la transformer en Lois, à lui adjoindre une opinion quelconque de leur propre invention relativement aux causes des événements futurs, opinion à l'aide de la- quelle ils pensaient qu'ils parviendraient le mieux à gou- verner les autres et à faire sur eux le pli grand usage de leur Pouvoir (i 16).

(m) « to stand in au>e o/ » en anglais « mettant » dit sim- plement le latin.

(lia) « ma ipsoram Phantasmala » en la '.m. leurs propres fantômes.

(n 3) Le latin dit « k les louer ».

(u 4) « Fancy » en anglais. Le latin dit « et à en faire enfin des dieux ».

(n&) Le latin dit « se sont créé ».

(i 16) Le latin dit « Et beaucoup de gens ayant remarqué que telle était le semence de la Religion, certains cultivèrent, trans- formèrent en lois cette semence, en même temps qu'ils inventaient des explications variées relativement aux causes des choses futu- res, explications grâce auxquelles ils pensaient arriver'le mieux à asservir les autres à leur profit ».