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hirait leur (98) folie, le fait seul de prétendre ainsi à l'inspiration divine en est (99) un signe suffisant. Si, à Bedlam, quelqu'un, après,. vous avoir entretenu en termes posés, vous disait, au moment où vous désirez, en prenant congé de lui, savoir qui il est, afin de pou- voir à un autre moment lui rendre sa politesse, qu'il est Dieu le Père, je pense que vous n'anriez pas besoin d'attendre qu'il se livre à une action extravagante pour avoir une preuve de sa Folie (100).

Cette opinion d'Inspiration communément appelée Esprit Particulier. tire très souvent son origine de l'heureuse découverte d'une erreur généralement pro- fessée par d'autres (101) si l'on ne sait pas ou si l'on ne se rappelle plus par quelle voie dé raison on est parvenu à une vérité si singulière (à ce que l'on pense du moins, car c'est bien souvent une non vérité que l'on a trou- vée (ioa)), on en vient bientôt à s'admirer comme l'objet d'une grâce spéciale de la Toute-Puissance de Dieu de qui l'on tient cette vérité (io3), surnaturelle- ment révélée par son Esprit (io4).

(98) Le latin ajoute « genre de ».

('99) Le latin ajoute « pour moi ».

(Joo) Toute cette longue phrase est remplacée dans le latin par ceci « Qui pourrait en effet ignorer pourquoi s'y trouve enfermé, celui qui, dans un asile d'aliénés, se dit être Dieu ou le Christ ? P ». (tôt) Le latin dit « Que certaines gens aient une si bonne opinion de lenr esprit (Spiritum) particulier qu'ils se croient jnsr pires de Dieu vient souvent de l'heureuse découverte de quelqu'er- reur généralement professée en Théologie ».

(toa) A partir de « à ce que l'on pense. » le latin dit sim- plement « bien que parfois ce ne soit pas une vérité qu'on ait rencontrée ».

(103) Le latin dit « doctrine ».

(104) Le latin dit « par l'Esprit Saint ».