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Et, puisque tous les corps entrent en compte sous diverses considérations (ce que j’ai mentionné dans le précédent chapitre), [ces considérations ayant différents noms,] diverses absurdités procèdent de la confusion et de la connexion impropre de leurs noms dans les assertions[1]. [Et par conséquent] :

La deuxième cause des assertions Absurdes, je l’attribue au fait de donner[2] des noms de corps à des accidents ou des noms d’accidents à des corps. Ainsi font ceux qui disent : la Foi est infusée ou inspirée, alors que rien, si ce n’est un corps, ne peut être versé ou insufflé [en quelque chose] ; ou bien, l’extension est un corps, les fantômes sont des esprits[3], etc…

La troisième cause des assertions absurdes, je l’attribue au fait de donner aux accidents[4] de nos propres corps les noms des accidents de corps extérieurs à nous ; ainsi font ceux qui disent que la couleur est dans l’objet, que le son est dans l’air, etc.

La quatrième, je l’attribue au fait de donner des noms[5] de corps à des noms ou à des discours ; ainsi font ceux qui disent qu’il y a des choses universelles, qu’une créature vivante[6] est un Genre [ou une chose générale, etc.].

  1. Le latin dit : « procèdent d’un défaut de distinction entre ces considérations, », puis il ajoute : « d’où il s’ensuit une liaison incorrecte des noms dans les propositions. ».
  2. Le latin dit : « Comme, d’abord, lorsque l’on attribue… ».
  3. Le latin donne le singulier.
  4. Le latin dit : « En second lieu, quand on attribue aux accidents ».
  5. Le latin dit : « En troisième lieu, quand on donne des noms ».
  6. « living creature » en anglais ; « animal » en latin.