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des deux Indes.

nouveau, étouffa ce qui pouvoir reſter d’affection pour le gouvernement primitif. Il ne s’agiſſoit plus que de donner de l’énergie aux eſprits. Ce fut l’effet que produiſit un ouvrage, inſtrulé le Sens commun. Nous allons repréſenter ici le fond de ſa doctrine ſans nous aſtreindre précisément à la forme qu’il a ſuivie.

Jamais, diſoit l’auteur de cet écrit célèbre, jamais un intérêt plus grand n’a occupé les nations. Ce n’eſt pas celui d’une ville ou d’une province, c’eſt celui d’un continent immenſe & d’une grande partie du globe. Ce n’eſt pas l’intérêt d’un jour, c’eſt celui des ſiècles. Le préſent va décider d’un long avenir ; & pluſieurs centaines d’années après que nous ne ſerons plus, le ſoleil, en éclairant cet hémiſphère, éclairera ou notre honte ou notre gloire. Long-tems nous avons parlé de réconciliation & de paix : tout eſt changé. Dès qu’on a pris les armes, dès que la première goutte de ſang a coulé, le tems des diſcuſſions n’eſt plus. Un jour a fait naître une révolution. Un jour nous a tranſporté dans un ſiècle nouveau.