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vêtement, qui eſt toujours fort cher, ſoit qu’il arrive de l’ancien-monde, ſoit qu’il ſoit fabriqué dans le pays même. Les mœurs ſont ce qu’elles doivent être chez un peuple nouveau, chez un peuple cultivateur, chez un peuple qui n’eſt ni poli, ni corrompu par le séjour des grandes cités : il règne généralement de l’économie, de la propreté, du bon ordre dans les familles. La galanterie & le jeu, ces paſſions de l’opulence oiſive, altèrent rarement cette heureuſe tranquilité. Les femmes ſont encore ce qu’elles doivent être, douces, modeſtes, compatiſſantes & ſecourables ; elles ont ces vertus qui perpétuent l’empire de leurs charmes. Les hommes ſont occupés de leurs premiers devoirs, du ſoin & du progrès de leurs plantations, qui ſeront le ſoutien de leur poſtérité. Un ſentiment de bienveillance, unit toutes les familles. Rien ne contribue à cette union, comme une certaine égalité d’aiſance ; comme la sécurité qui naît de la propriété ; comme l’eſpérance & la facilité communes d’augmenter ſes poſſeſſions ; comme l’indépendance réciproque où tous les hommes ſont pour leurs beſoins, jointe au beſoin mutuel