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Cette matière, mitoyenne entre le ſuif & la cire, pour la conſiſtance & la qualité, tenoit lieu de l’une & de l’autre aux premiers Européens qui abordèrent dans ces contrées. Le prix en a fait diminuer l’uſage, depuis que les animaux ſe ſont multipliés. Cependant, comme elle brûle plus lentement que le ſuif, qu’elle eſt moins ſujette à ſe fondre, & qu’elle n’en a pas l’odeur déſagréable, elle obtient toujours la préférence par-tout où l’on peut s’en procurer, ſans la payer trop cher. Mêlée avec un quart de ſuif, elle brûle beaucoup mieux. Cette propriété n’eſt pas la ſeule. On en compoſe d’excellent ſavon & de bons emplâtres pour les bleſſures. On s’en ſert même pour cacheter. L’érable ne mérite pas moins d’attention que le cirier, puiſqu’on l’appelle l’arbre à ſucre.

Élevé par la nature, près des ruiſſeaux & dans des lieux humides, cet arbre croît juſqu’à la hauteur du chêne. Son tronc droit & cylindrique, eſt revêtu d’une écorce aſſez fine. Ses rameaux, toujours opposés, ſe couvrent de feuilles qui ont la même diſpoſition, & ſont blanchâtres en-deſſous,