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des Européens, l’Américain du Nord, vivant du produit de ſa chaſſe & de ſa pêche, ne cultivoit point la terre. Tout ſon pays étoit hériſſé de forêts & de ronces. À l’ombre de ces bois, croiſſoit une multitude de plantes. Les feuilles, dont chaque hiver dépouilloit les arbres, formoient une couche de l’épaiſſeur de trois ou quatre pouces. L’été venoit avant que les eaux euſſent entièrement pourri cette eſpèce d’engrais ; & la nature, abandonnée à elle-même, entaſſoit ſans ceſſe, les uns ſur les autres, les fruits de ſa fécondité. Les plantes enſevelies ſous des feuillages humides, qu’elles ne perçoient qu’à peine avec beaucoup de tems, ſe ſont accoutumées à une végétation tardive. La culture n’a pu vaincre encore une habitude enracinée par des ſiècles, ni l’art corriger le pli de la nature. Mais ce climat, ſi long-tems ignoré ou négligé par les hommes, offre auſſi des dédommagemens qui réparent les vices & les effets de cet abandon.

XXV. Arbres particuliers à l’Amérique Septentrionale.

Il a preſque tous les arbres qui ſont naturels au nôtre. Il en a de propres à lui ſeul, entre autres l’érable & le cirier.