Page:Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v9.djvu/147

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pas un gain que de voir s’éloigner des habitans rebelles à la fatigue, & qui n’auroient jamais été bien affectionnés ?

La Grande-Bretagne ſe félicita d’avoir acquis la propriété d’une province immenſe, dont les limites étoient encore reculées juſqu’au Miſſiſſipi, par la ceſſion d’une partie de la Louyſiane. Depuis long-tems, cette puiſſance brûloit de s’établir ſur un territoire qui devoit lui ouvrir une communication facile avec les plus riches colonies de l’Eſpagne. L’eſpoir d’un grand commerce interlope ne la quitta pas : mais elle ſentit que cette utilité précaire & momentanée ne ſuffiſoit pas pour rendre ſes conquêtes floriſſantes. C’eſt vers la culture que ſes ſoins & ſes eſpérances ſe tournèrent principalement.

XXIII. Ce que l’Angleterre a fait, ce qu’elle peut eſpérer de faire dans la Floride.

La nouvelle acquiſition fut partagée en deux gouvernemens. On penſa que c’étoit un moyen puiſſant pour pouſſer avec plus d’ardeur, pour mieux diriger les défrichemens. Le miniſtère put être auſſi décidé à cette diviſion par l’eſpoir de trouver, dans tous les tems, plus de ſoumiſſion dans deux provinces que dans une ſeule.