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ministre de la justice, je vous prie de remettre sur-le-champ cette lettre à la Convention nationale. » Le ministre paraissant hésiter, le Roi ajouta : « Je vais vous en faire lecture ; et il lut sans aucune altération ce qui suit :


« Je demande un délai de trois jours pour pouvoir me préparer à paraître devant Dieu, je demande pour cela de pouvoir voir librement la personne que j’indiquerai aux commissaires de la Commune, et que cette personne soit à l’abri de toute crainte et de toute inquiétude pour cet acte de charité qu’elle remplira auprès de moi.

» Je demande d’être délivré de la surveillance perpétuelle que le conseil-général a établie depuis quelques jours.

» Je demande dans cet intervalle à pouvoir voir ma famille quand je le demanderai, et sans témoin ; je désirerais bien que la Convention nationale s’occupât tout de suite du sort de ma famille, et qu’elle lui permît de se retirer librement où elle le jugerait à propos.

» Je recommande à la bienfaisance de la nation toutes les personnes qui m’étaient attachées : il y en a beaucoup qui avaient mis toute leur fortune dans leurs charges, et qui, n’ayant plus d’appointements,