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père capucin avant la Révolution, très versé dans les sciences théologiques, prédicateur de mérite et religieux édifiant, succéda à dom Arcasio, en avril 1830. Ce fut sous sa prélature que prit naissance la délégation apostolique de l’archevêque de Chambéry.

La nouvelle communauté, toute italienne, se considérait comme en exil sur la terre de Savoie. Ses plaintes arrivèrent jusqu’au roi qui en informa le Saint-Siège. Grégoire XVI ordonna à Monseigneur Martinet de faire une visite à Hautecombe, et, ensuite du rapport qu’il en reçut, il le nomma, par bref du 19 juin 1832, supérieur de cette maison, avec le titre de délégué apostolique. De cette époque date, pour l’abbaye, une période de transformations qui, malheureusement, ne purent jamais aboutir à un changement complet avant l’arrivée des moines de Sénanque. Le délégué apostolique y introduisit l’année suivante des novices de langue française, modifia le règlement intérieur, donna des lettres d’obédience à l’abbé Comino, qui passa le Mont-Cenis en octobre 1834, et nomma pour supérieur dom Marquet, avec le titre de prieur.

La communauté fut dès lors composée de Savoisiens et d’Italiens ; les uns partisans du régime préconisé par le délégué apostolique, les autres attachés aux anciennes règles apportées de la Consolata.

Après dom Marquet, qui ne fit que passer, les fonctions de prieur furent remplies par Ilarion Ronco (1834-1840), Jean de La Croix (1840-1 842), puis, par Claude Curtet.

En 1844, sur le conseil du délégué apostolique, très désintéressé de ses prérogatives sur l’abbaye d’Hautecombe, le prieur dom Claude et un autre religieux se rendirent à Rome pour essayer de mettre fin aux divisions qui neutralisaient les forces vives de cette communauté.