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Ainsi était renouée la chaîne des souvenirs ! Une nouvelle flottille aux noires couleurs, comme du temps d’Humbert III, du Comte-Vert et de Philippe II, portait la dépouille d’un souverain jusqu’au-delà de ce lac tant de fois sillonné par les ombres de la mort, pour la déposer dans le religieux et solitaire asile d’Hautecombe.

La traversée fut accomplie à trois heures et demie. Le comte de Collobiano fit prévenir l’abbé Comino, supérieur du monastère, de lui remettre le pli cacheté que le roi avait déposé dans les archives du monastère, le 6 septembre 1826, entre les mains de l’abbé de la Consolata, Siffredi. Ce pli, ouvert en présence du marquis d’Oncieu, gouverneur du duché, et de plusieurs autres personnes, contenait, écrite de la main du roi, l’inscription qui est tracée sur sa tombe.

Le lendemain, une messe pontificale, à laquelle assistaient l’archevêque de Chambéry, les évêques de Maurienne, d’Annecy, de Tarentaise et de Belley et tout le cortège, fut célébrée dans la basilique abbatiale ; le vicaire général Vibert, aujourd’hui évêque de Maurienne, prononça une éloquente oraison funèbre. Le cercueil fut ensuite déposé dans le caveau qui lui était destiné.