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dans la cathédrale de Milan, avaient déjà fait sortir du marbre ou de la pierre de Seyssel plus de 80 statues.

Les peintures furent confiées aux frères Vacca, la charpente et la maçonnerie à l’entrepreneur Yanni. Melano conserva la direction générale.

Leurs Majestés voulurent bientôt voir ces travaux qui leur inspiraient un si vif intérêt. Elles se rendirent par Aix au port de Puer, s’embarquèrent sur un yacht fort élégant, récemment construit, destiné désormais à leur service pour la traversée du lac[1] Le roi, très satisfait de la célérité de cette restauration, détermina l’époque où elle recevrait son complément par les cérémonies religieuses et l’installation des nouveaux moines.

Charles-Félix séjourna à Hautecombe du 3 au 9 août avec sa cour. L’archevêque de Chambéry s’y rendit le 4. À son arrivée, il bénit ou consacra les vases et ornements donnés par le roi à l’abbaye ; le lendemain, il procéda à la consécration de l’église en présence de Leurs Majestés entourées d’une suite nombreuse.

Le jour suivant, 6 août, les cercueils entreposés dans la sacristie furent solennellement transférés dans les tombeaux qui leur étaient destinés. Mgr Bigex officiait en présence de plusieurs chevaliers de l’Annonciade, des seigneurs de la cour, d’un grand nombre de personnages invités par le roi, des autorités civiles et militaires et des futurs religieux d’Hautecombe. Cet imposant et lugubre cortège, terminé par les cercueils, fit le tour de l’église au chant des hymnes funèbres et entra par la porte de la chapelle de Belley. Le roi et la reine assistèrent à cette cérémonie des fenêtres de l’abbaye, puis de la tribune

  1. Notice historique et descriptive sur la royale abbaye d’Hautecombe, par Mgr Vibert.