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ans après le départ de ses confrères ; puis il obtint une place du gouvernement à Chambéry où il mourut misérablement.

Le 6 juillet 1793, en exécution de l’arrêté du représentant Albitte, le citoyen Domenget, commis à cette besogne, procéda à la descente des cloches. L’une d’elles fut donnée à la paroisse de Saint-Innocent, en échange de deux plus petites, après approbation de l’administration départementale[1].

Après avoir fait tomber la tête du « dernier des rois, » la Convention décréta[2] qu’avant le 10 du mois d’août 1793, leurs tombeaux seraient renversés dans toute l’étendue du territoire de la République. Hautecombe éprouva le contrecoup de ce décret dirigé spécialement contre la nécropole de Saint-Denis. Un émissaire sans honte vint ouvrir les monuments funèbres et fouiller dans les cercueils pour en extraire les objets précieux. Mais comme la cupidité était son seul mobile, il laissa en place les ossements des princes[3].

La vente des biens ecclésiastiques devait suivre leur confiscation. Dès que les inventaires, les actes d’État, les renseignements nécessaires furent recueillis[4], et que les

  1. Registre des délibérations de la commune de Bellevue (Saint-Innocent), Ier vol. (Archives de la mairie de Brison-Saint-Innocent.)
  2. Le ler août 1793.
  3. Sommaire-apprise du 26 mai 1825. (Registres de l’archevêché, p. 19 et suiv. — Jacquemoud, Hautecombe, p. 120.)
  4. M. Édouard Guillermin a communiqué, en 1874, à la Société savoisienne d’hist. et d’archéol., un « inventaire des meubles, denrées, bestiaux, immeubles et autres effets dépendant de « la cy-devant abbaye d’Hautecombe, » dressé, le 16 germinal an iv (6 avril 1796) et jours suivants, par Pierre Vibert, receveur de la régie nationale au bureau d’Yenne, assisté de deux agents municipaux et du citoyen Garbillon,