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l’employer aux réparations et reconstructions si nombreuses et si urgentes. Cette question de la restauration de l’abbaye était l’objet des préoccupations constantes des religieux, du sénateur Bonaud et du souverain. On se rappelle que, dans la première période de la prélature de l’abbé Marelli, un quartier du monastère avait été aménagé pour le logement des moines, mais d’après des plans si défectueux que les religieux pouvaient à peine l’habiter[1].

Un palais abbatial y fut aussi construit entre 1714 et 1727.

Malgré cela, l’ensemble des bâtiments se trouvait en si mauvais état, que le roi Victor-Amédée II donna des ordres pour les réparer pendant l’année 1717. Des plans et devis furent dressés et une somme de 70,000 livres fut destinée à ces travaux. Ils commencèrent avec beaucoup d’activité. L’année suivante, on avait déjà dépensé 27,000 livres, lorsque ce qui venait d’être construit s’écroula. L’entreprise fut alors abandonnée.

La modicité des revenus laissés aux religieux ne leur permit pas de la continuer. Néanmoins, plusieurs monuments étaient tombés de vétusté et avaient disparu. Les colonnes et les voûtes de l’église, ainsi que les murs du monastère, construits en majeure partie avec de la molasse, menaçaient ruine si l’on tardait encore à les réparer. C’est alors que le roi fit réduire de dix-sept à cinq les prébendes des religieux et diminuer en proportion leur mobilier. L’économie ainsi réalisée fut employée aux travaux les plus pressants, et les religieux purent dire en réalité que l’église fut réparée à leurs frais. Mais le cloître et le reste du monastère ne le furent point.

  1. Vers la même époque, les voûtes de l’église étaient tellement détruites, que l’on ne pouvait plus rester dans le chœur. (Pane Albo)