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rent devant le procureur général et le prièrent de donner acte au Sénat des réparations qu’ils avaient faites aux divers bâtiments qui les concernaient respectivement et dont quelques-unes n’étaient point encore payées. Le procureur général déféra à leur demande.

Toutes les opérations de la commission étant terminées, les religieux firent observer qu’une salle servant autrefois de réfectoire avait été transformée en tinage et que, pendant les vendanges, les vignerons y introduisaient des femmes, contrairement à la clôture du lieu, ce qui peut interrompre les religieux dans leurs exercices ; qu’il serait fort à propos d’ordonner le changement de cette installation. Il leur fut promis que ces représentations seraient portées au Sénat.

Après midi, les commissaires remontent à cheval, gravissent la rampe de la montagne à l’ouest de l’abbaye et aboutissent à Bourdeau, où ils recherchent en vain un moulin ayant appartenu à Hautecombe. Depuis bien des années, les albergataires l’ont laissé périr, il n’en reste qu’une masure et une meule[1].

Le soir (4 juin 1700), ils rentrèrent à Chambéry, après avoir vaqué cinq jours entiers[2].

Ainsi, la riche et opulente abbaye s’écroulait de toutes parts. Les réparations ordonnées par la régente Christine, de 1642 à 1650, les soins de dom Antoine pour maintenir les droits de ses bénéfices, n’en avaient point arrêté la décadence. L’abbé Marelli, probablement effrayé des dépen-

  1. À la suite des recherches faites, en 1789, dans l’intérieur du monastère, le grand-père de l’auteur, Claude Blanchard, dont il a déjà été parlé, retrouva trois titres concernant les moulins de Bourdeau et remontant aux années 1271, 1276 et 1315.
  2. Archives du Sénat, papiers divers.