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Avant d’avoir obtenu la vérification de ses bulles de provision par le Sénat, dom Antoine de Savoie crut devoir revendiquer la plénitude de ses droits comme abbé commendataire, à l’encontre du chef de l’ordre cistercien.

Claude Vaussin, abbé de Cîteaux, avait nommé visiteur général de tous les couvents de son Ordre, tant en Savoie qu’en Piémont, dom Gabriel Durand, abbé du monastère cistetcien de Mont-Sainte-Marie. Les lettres de commission (du 27 avril 1653) ayant été présentées au Sénat pour qu’il en permît l’exécution, dom Antoine de Savoie en fut informé et s’opposa à leur réception.

Ensuite de cette opposition, le Sénat ordonna la communication de ces lettres à l’abbé nommé d’Hautecombe. Celui-ci protesta de « ses droit et juridiction, comme n’étant point dépendant du général de l’Ordre » et comme ayant « la pleine et entière administration du temporel, la juridiction sur le prieur claustral et sur les religieux, avec pouvoir de les corriger ; et cependant, comme il veut bien que le prieur claustral et les religieux soient corrigés s’il y a quelques abus dans le cloître, il déclare qu’il n’empêche que le révérend Durand exécute sa commission pour ce chef, sans préjudice des droit et juridiction dont il proteste même très expressément de ne se départir ; et en tant qu’il voudrait exécuter sa commission à son préjudice, il empêche ladite permission requise et proteste, en tant que de besoin, d’appeler comme d’abus de l’octroy et concession de laditte commission. »

L’abbé du Mont-Sainte-Marie adressa une seconde requête au Sénat, dans laquelle il déclara ne vouloir point exécuter sa commission au préjudice des droits de l’abbé commendataire, ni lui être hostile. Sur ce, le procureur général en permit l’exécution, « sans préjudice des droits