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trées éloignées par cette source et par les eaux thermales d’Aix.

Delbene termine cette description du bassin du lac par l’expression de sa gratitude à Emmanuel-Philibert qui, en le pourvoyant de l’abbaye d’Hautecombe, lui a permis de contempler ces belles choses, et à Henri III qui l’a désigné pour l’évêché d’Alby.

Il avait été appelé à ce siège en 1588[1] ; il l’occupa pendant vingt ans au milieu d’événements qui rendirent difficile l’exercice de sa charge. Mais la commende d’Hautecombe ne lui fut point enlevée, et il l’échangea, en 1603, contre celle de l’abbaye de Mézières, en Bourgogne, avec Silvestre de Saluces.

C’est avec Delbene que prit naissance la dignité nouvelle de sénateur au souverain Sénat de Savoie, dont furent honorés les abbés d’Hautecombe.

Dès l’origine du, Parlement de Bourgogne[2] l’abbé de Cîteaux avait obtenu, pour lui et ses successeurs, la place de premier conseiller-né à cette cour, privilège attaché à la seule dignité abbatiale.

Le supérieur d’Hautecombe manifesta, peu de temps après la création du Sénat[3], le désir d’être reçu dans cette compagnie avec les prérogatives dont jouissait son chef au Parlement de Bourgogne[4]. Emmanuel-Philibert adhéra à ce désir. Dans ses lettres patentes du 20 mars 1574, on

  1. Nommé par Henri III, en vertu des privilèges des rois de France, il fut institué par bulles du 7 des calendes d’octobre 1588 et installé en décembre suivant. (Gallia Christ, t. I, p. 59.)
  2. Créé, en 1477, par Louis VI.
  3. Le Sénat fut établi par lettres patentes d’Emmanuel-Philibert, du 12 août 1559.
  4. Bernier, Hist. du Sénat de Savoie, t. 1.