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Dans son testament, daté du château de Pont-d’Ain, le 26 juin 1492, il avait choisi sa sépulture « en l’église de Brou lez nostre bonne ville de Bourg du diocèse de Lyon en nostre chapelle, laquelle par la grâce de Dieu avons proposé y faire édiffier et construire en l’honneur de nostre Créateur et de sa glorieuse mère, du nom et de nomination de Monsieur sainct Marc Évangéliste, et d’y fonder une religion de l’Observance de sainct Benoît…. et illec élisons notre sépulture toutes les fois que le plaisir dudit nostre Créateur plaira nous faire passer de ce monde en l’autre ; et en cas que deffalissons de ce monde avant la fondation de ladite chappelle et fondation desdits Observantins, voulons et ordonnons que de nostres propres biens soient faictes et accomplies par nos hoirs successeurs cy-dessoubs nommés toutes les choses dessoubs et après escrites[1]. »

Cette dernière éventualité s’étant réalisée, Philippe fut inhumé à Hautecombe et il transmit à son fils, Philibert le Beau, le soin d’accomplir ses dernières volontés. Mort jeune, ce dernier en confia lui-même l’exécution à sa seconde femme, Marguerite d’Autriche, qui remplit les vœux de Marguerite de Bourbon, de Philippe II et de Philibert II, en élevant cette remarquable basilique gothiue, sœur de l’antique nécropole d’Hautecombe.

Philippe II avait été marié deux fois : premièrement, à Marguerite, fille de Charles, duc de Bourbon. C’est à elle que remonte la première pensée de la fondation de l’église de Brou, due à un vœu qu’elle fit pour la guérison de


    de substances aromatiques, telles que l’œillet, la myrrhe, la canelle, la poudre de rose et de myrtille. Autour du corps, dans la bière, ces mêmes plantes avaient été également disposées. (Cibrario, Altacomba.)

  1. Guichenon, Savoie, Preuves, p. 143.