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pelains des Frères Mineurs et de six autres des Frères Jacobins. Le lendemain, le convoi se remit en marche et les funérailles eurent lieu le 28 avec la pompe accoutumée. Plusieurs évêques et abbés y prirent part[1].

La résidence de la famille souveraine s’était transférée, à cette époque, des bords du lac du Bourget sur ceux du Léman. Ripailles et Thonon apparaissent fréquemment dans les actes de naissance et de décès qui alternaient avec la joie et la douleur à la cour du nouveau duc.

Sept ans après la dernière inhumation que nous venons de rappeler, mourait à Thonon, vers la fin de 1437, une jeune princesse, Marie, petite-fille d’Amédée VIII et fille de Louis Ier, née l’année précédente. Elle fut accompagnée à Hautecombe par les maréchaux de Savoie, par sa gouvernante, sa nourrice, ses femmes de chambre, et fut inhumée le 4 décembre 1437[2].

En 1443, passait à une vie meilleure Humbert, fils naturel d’Amédée VII, seigneur de Montagny, de Corbières (Vaud), de Stavayé, de Grandcourt, de Coudressin, de Cerlier, de la Molière, chevalier de l’ordre du Collier, puis comte de Romont, ayant le titre officiel de Bâtard de Savoie. Jeune encore, il fit partie de l’armée auxiliaire, composée de Français et de Polonais, qui s’unirent aux Hongrois pour combattre les Turcs, sous le commandement du roi Sigismond, le futur empereur d’Allemagne. Fait prison nier dans la défaite de Nicopolis (1396), avec soixante-dix Savoisiens et la fleur de la noblesse française, il resta sept ans captif de Bajazet Ier malgré les nombreux efforts d’Amédée VIII pour amener sa délivrance[3].

  1. Costa, Souvenirs d’Amédée VIII ; Cibrario.
  2. Cibrario, Altac.
  3. Guichenon rapporte, entre autres démarches, que le 1er mai 1397,