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viteurs, qui passent dans cette châtellenie, sont, le jour et la nuit, arrêtés, rançonnés ou retenus injustement comme prisonniers, et, ajoutent-ils, tous ces excès se commettent par les officiers du Bourget, lorsque tous les autres seigneurs, bannerets et autres voisins sont pleins de vénération et de respect pour ce monastère qui a reçu tant de faveurs de la Maison de Savoie et qui lui sert de sépulture.

Amédée VIII, non moins favorable que ses ancêtres à l’abbaye d’Hautecombe, par lettres patentes données à Annecy, le 7 mai 1433, en présence de Jean de Beaufort, chancelier ; du bâtard de Savoie ; de Jean de Bariact ; de Lambert-Oddinet, président, etc., ordonne à ses baillis, juges et procureurs de Savoie et du Bugey, à ses châtelains du Bourget, de Montfalcon, d’Yenne et de Chanaz, à ses autres officiers et à leurs lieutenants, de respecter et de faire respecter les droits et immunités de l’abbaye, accordés par ses ancêtres et confirmés par lui-même, sous peine de 25 livres fortes qu’il infligera chaque fois que cet ordre sera enfreint.

Voici comment ces lettres patentes furent signifiées :

Huit jours après, le 15 mai 1433, elles furent portées au Bourget avec la supplique des religieux par Pierre Blanchard, sergent général du duc de Savoie, et par le vénérable Jean Rossel, moine d’Hautecombe, et exhibées à François de Poysact, lieutenant du châtelain, en personne. A la demande du représentant d’Hautecombe, le notaire présent donna lecture au lieutenant du châtelain de ces pièces et aussi de la bulle de Grégoire IX, confirmant et sanctionnant par la menace des censures ecclésiastiques les droits et privilèges accordés à l’abbaye par les princes de Savoie. François de Poysact promit très