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les officiers seigneuriaux et l’abbaye d’Hautecombe. Celui-ci a, de nouveau, recours aux lettres patentes de 1320, et Louis II confirme les droits du monastère, entre autres, celui de signer les mesures de blé et de vin, droit contesté par le châtelain de Rochefort[1].

En 1332, Humbert, prévôt de Viry, juge du Bugey et du Valromey pour Louis, seigneur de Vaud[2], ordonne au châtelain de Châteauneuf de ne point molester certains particuliers de Lignin à l’occasion de divers procès intentés contre eux, mais de les remettre à l’abbé d’Hautecombe.

Cette persistance des châtelains de Châteauneuf à ne point respecter la juridiction du monastère, se continua jusque dans le siècle suivant. Ce ne fut point, du reste, de leur part seulement que provenaient les difficultés qu’eut à éprouver cette maison religieuse dans cette partie de ses possessions. Elle eut aussi à lutter contre les habitants des paroisses voisines, qui empiétaient sur ses pâturages, dont Louis II, par autres patentes de 1320, avait réglé les limites contradictoirement avec les paroisses de Pollieu, Cressins, Rochefort, etc.

L’abbé Étienne, qui eut à subir ces premières contestations, eut pour successeur Jacques, dont le nom apparaît en 1327. Dans les dernières années de la prélature d’Étienne[3] ou pendant les premières de celle de Jacques,

  1. Archives de Cour, Abb., mazzo I, n° 8.
  2. Trois ans auparavant (1329), Guillaume de Moudon était juge du Bugey et du Valromey, comme l’indiquent ses lettres de remise, à l’abbé d’Hautecombe, d’un dossier criminel contre des habitants de Lignin.
  3. Vers cette époque (1316), fut enseveli à Hautecombe, dans le cloître, Guy de Seyssel, seigneur de Bourdeau, de la Serraz et de Cusy, mort sans enfants, et qui avait épousé Béatrix de Graisin. Son tombeau se voyait encore en 1657, au dire de Comnène.
    Nous avons là une nouvelle preuve que l’abbaye n’était pas une nécropole réservée exclusivement à la famille de Savoie.