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de cette administration, il la confia aux moines d’Hautecombe.

L’acte par lequel il la leur délégua est assez long et fort curieux par la prolixité exubérante des formules dont se servaient à cette époque les notaires impériaux et apostoliques. Le publiant en entier au n° 22 des Documents, nous n’en donnerons ici que le résumé.

Amédée le Grand, oncle de l’archevêque Pierre, régnait alors sur les États de Savoie. Il avait, dans le Viennois, des droits assez étendus pour qu’il eût un juge de cette province. Aussi, l’acte de concession aux moines d’Hautecombe est reçu par deux notaires, mandataires : l’un, de Girta d’Herbey (de Herbesio), juge dans le Viennois, pour le comte de Savoie ; l’autre, de Pierre d’Esthalon, officier de la curie lyonnaise. C’est devant eux que « Jean de Faverges, le 13 mai de l’année pascale 1319[1] et la troisième année du pontificat de Jean XXII, par une pieuse et constante affection pour l’ordre cistercien, et spécialement pour le monastère d’Hautecombe, l’abbé et les autres religieux qui l’habitent ; par la confiance qu’il a en leurs messes, prières et autres bonnes œuvres, qui, jour et nuit, dans cette maison, s’élèvent vers Dieu, et dont la participation est libéralement accordée à ceux qui la demandent ; considérant, en outre, que les religieux d’Hautecombe administreront les revenus et les droits de cet hôpital et de la maladrerie de la manière la plus profitable au regard de Dieu et du peuple, et que ces établissements ne pourront que prospères, dorme à Dieu, pour lui et ses successeurs, et transmet à l’abbé et au couvent d’Hautecombe, par donation pure, spontanée et irrévocable, la maladrerie

  1. Sur les différentes époques dû l’on faisait commencer l’année au moyen-âge, voir, aux Notes additionnelles, le n° 2.