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Jean de Faverges, habitant de Lyon, mu par un sentiment de piété et d’humanité, demanda à Louis de Villars, archevêque de Lyon, l’autorisation de créer, « dans la maison de la maladrerie de la bienheureuse Marie-Madeleine, située au-delà du Rhône, » à la Guillotière, un hôpital où il y aurait, indépendamment du logement des personnes de service, treize lits garnis[1], destinés aux pauvres et spécialement aux colporteurs, qui recevraient, pendant la nuit, au moins une réfection. Il constitua d’abord, dans ce but, à ladite maison de la maladrerie de Sainte-Marie-Madeleine, en sus des autres rentes de cet établissement, 20 livres viennoises, sans préjudice de ce qu’il donnerait s’il obtenait la faculté de construire un hôpital ; et il se réserva, pour lui et pour ses successeurs universels, jusqu’au troisième inclusivement, l’administration de cette maison et du futur hôpital, tant lui que ses successeurs, ne voulant cesser d’améliorer ce double établissement.

Ce pieux désir fut bien accueilli. Sur le conseil du cardinal Guillaume, de Pierre d’Esthalon, chanoine de Saint-Just, official de Lyon, les concession et organisation de cet hôpital furent ratifiées par le doyen et le chapitre de l’église primatiale de Lyon, par Pierre de Savoie, archevêque élu et consacré de cette ville, avec la condition que chaque archevêque de Lyon recevrait, après sa consécration, 2 florins d’or pour la reconnaissance qu’il ferait de cet hôpital.

Jean de Faverges construisit cet établissement et l’administra pendant quelque temps ; puis, voulant se décharger

  1. L’acte de donation porte : Lectos munitos cultura relsaltem materato lineaminibus et coopertorio dicto vulgariter Flacerata. — Voir Documents, n° 22.