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tard, en 1308, sous la prélature de l’abbé Conrad, Pierre de Savoie, archevêque de Lyon[1], y ajouta l’administration du Grand-Hôpital ou Hôtel-Dieu.

Fondé, de 542 à 546, par le roi Childebert et son épouse Ultrogothe, cet hôpital avait été placé sous la direction de Sacerdos, archevêque de Lyon, qui avait beaucoup contribué à sa création. Les successeurs de Sacerdos choisiront pour l’administrer des personnes laïques. Ce ne fut qu’en 1182 que l’archevêque Bellemain, cédant à l’usage, généralement établi à cette époque, de confier à des religieux les établissements hospitaliers, appela des moines cisterciens pour remplacer l’administration laïque. De quel monastère dépendaient-ils ? Nous l’ignorons. Mais ils furent, à leur tour, remplacés par des religieux du couvent d’Hautecombe, à la date ci-dessus. Étienne de Verdet, successeur de l’abbé Conrad, « considérant que le pont du Rhône, reconstruit par ses religieux, partie en pierres, partie en bois, menaçait ruine de tous côtés ; que sa réparation devenait trop coûteuse pour le monastère ne possédant aucune forêt dans les environs ; et qu’en outre, l'Aumône et l’Hôpital de Lyon étaient grevés de dettes, obtint l’autorisation de se décharger de cette double administration et de la transmettre à l’abbaye, de la Chassagne, plus voisine de Lyon. Pour accomplir cette cession, Jean de Braissy, abbé de la Chassagne, donna à celui d’Hautecombe 1,100 livres viennoises, monnaie de Savoie, ce qui équivaudrait à 28,930 fr. de notre monnaie[2]. »

Quelques années plus tard, le monastère d’Hautecombe

  1. Fils de Thomas III.
  2. Cibrario, Altac. — Dagier, Hist. de l’ Hôtel-Dieu de Lyon.