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à Desingy, un Raymond de Duingt. Ce personnage, ou son homonyme, avait concédé aux moines d’Hautecombe certains droits sur le revers septentrional de la montagne de Cherel, dont le versant opposé, tombant sur Jarsy, leur appartenait depuis la fin du xiie siècle[1]. Ces concessions donnèrent lien à de fréquentes discussions qui furent souvent terminées par des transactions. Voici le résumé de celle convenue devant le notaire Guillaume de Cruseilles, entre Jean, abbé d’Hautecombe, et Pierre, coseigneur de Duingt[2].

L’abbé d’Hautecombe prétendait tenir en albergement, des seigneurs de Duingt, le droit de faire paître et d’abreuver ses bestiaux dans toutes les alpes ou pâturages de la montagne de Cherel et, en outre, sur toutl’espace compris entre cette montagne et le village de Chevalline. Pierre de Duingt, au contraire, restreignait ce droit aux pâturages de Cherel, sous le servis de 13 sols annuellement dus par l’abbaye. Cette redevance était reconnue par les deux parties.

Après de nombreuses allégations et explications[3], les amiables compositeurs, Émion d’Annecy, doyen d’Arvullionai (Vullionnex), et Jacques Eschaquet, d’Annecy, amènent les parties à une transaction dans laquelle on reconnaît à l’abbé : 1° le droit de pacage et d’abreuvage sur la montagne de Cherel et sur les autres pâturages voisins compris entre les limites indiquées dans l’acte ; 2° le droit de

  1. Suprà, p. 114.
  2. Elle fut extraite des protocoles de Guillaume de Cruseilles et rédigée en forme authentique par le notaire Pierre de La Perrière, le 30 juin 1299, suivant commission donnée par Jean de Vallières, juge dans le comté de Genevois.
  3. La charte ajoute : Et litis circuitas.