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encore des droits sur ce moulin dans le siècle dernier[1].

L’abbaye posséda, dès avant 1251, sur la paroisse d’Albens, la « grangerie de Berchoud. » Comment l’avait-elle acquise ? Nous ne le savons positivement ; mais différentes inductions nous font supposer que ce domaine provenait de la famille de Grésy ou de celle de Montfalcon. Il s’accrut successivement et, en 1293, il se composait, en biens féodaux, de dix seytorées[2] de pré et de vingt-trois journaux de terres arables, en outre d’un bois et d’une terre appelée du Croix. L’abbaye payait pour ces biens-fonds, en 1732, 6 veissels de froment et autant d’avoine au marquis de Coudrée, à titre de servis.

Quant aux biens libres, nous n’avons pu en connaître l’importance. En 1283, Hugues de Montfalcon affranchit l’abbaye du servis d’un veissel de blé qu’elle lui devait pour une pièce de terre à Berchoud[3].

L’antique famille d’Allinges s’était associée aux destinées d’Hautecombe, dès 1201, par des liens tout spéciaux. Boson d’Allinges, avec l’approbation de sa femme Gilles et de son fils Gérold, lui abandonna tout ce qu’il possédait, à Bloye, en champs, près, vignes, habitants, terres cultivées ou incultes, ne se retenant que les fiefs, et il autorisa toutes les aumônes que feront au monastère les possesseurs de ces fiefs. En outre, il donna à Dieu, à la Bienheureuse Marie et à la maison d’Hautecombe son jeune fils Gérold, afin que la communauté le reçoive parmi ses membres, si Dieu veut qu’il prenne l’habit religieux à l’âge de discrétion. Cette oblation fut faite dans le chapitre d’Haute-

  1. Ctede Loche, Hist. de Grésy.
  2. Seytorée, mesure de pré : ce qu’un homme peut faucher en un jour.
  3. Préfecture de Chambéry, Déclaraloires de 1732.