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en 1732, sur le territoire de cette commune, plus de 400 hectares en pâturages, bois, rocs, avec chalet et écurie.

Le xiiie siècle s’ouvre, pour Hautecombe, par la faveur dont l’entoure Thomas Ier. Le souvenir de ce comte de Savoie est tellement attaché à sa prospérité, que nous devons en esquisser le glorieux règne.

A l’entrée d’une gorge des Alpes que la nature a élevées comme une muraille majestueuse entre l’Italie et les autres contrées de l’Europe, un mamelon se détache de la montagne voisine comme un ouvrage avancé, destiné à commander le défilé. A son sommet, apparaissent encore quelques pans de murs bien frustes, derniers vestiges de l’antique château de Charbonnières, où la tradition place le berceau de la Maison de Savoie. C’est de ce nid d’aigle qu’elle aurait pris son essor pour étendre peu à peu sa domination jusqu’aux plages les plus reculées de cette belle contrée :

Che Appennin parte il mar circonda e l’Alpe.

Vers 1178, venait au monde, dans cette résidence, Thomas Ier, l’héritier si désiré d’Humbert III et de Béatrix de Vienne[1]. Orphelin à douze ans, il eut le bonheur de trouver un tuteur dévoué et habile au maniement des affaires publiques dans son oncle Boniface, marquis de Montferrat. La première préoccupation de ce tuteur fut de faire lever l’interdit politique jeté par Frédéric Barbe-


    d’élection et de présentation aux huit églises suivantes des Beauges : Sainte-Reine, École, Jarsy, le Châtelard, la Motte, la Chapelle, Arith et Aillon. (Guichenon, Biblioth. sebusiana, centuria 2, n° 34.)

  1. Quelques auteurs fixent sa naissance au 20 mai 1177. — On sait que le château de Charbonnières est tout près d’Aiguebelle, l’une des premières villes dont fassent mention les annales de nos comtes.