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d’Aymon, ayant fait une semblable cession de tous ses droits sur la même montagne, ils reçoivent, entre eux deux, cinq sols et un seralium[1]. Enfin, deux ans plus tard (1194), un autre membre de la même famille, portant le nom d’Albert, donne également tous ses droits sur cette montagne, qui fait partie aujourd’hui de la commune de Jarsy[2]. Cet ensemble de donations fit l’objet de diverses transactions, pendant les xiiie et xive siècles, et il en résulta que toute la montagne ou alpe de Jarsy appartenait à l’abbaye, et que seulement après la descente de ses troupeaux, les habitants de Jarsy y avaient les droits d’affouage et de pacage[3]. Nous verrons que le monastère possédait,

  1. Seralium indique probablement une espèce de fromage, appelé encore de nos jours sérac.
  2. Ces détails ont été puisés dans une liasse de copies de titres versés à un procès intenté, pendant le siècle dernier, par Messieurs de la Sainte-Chapelle, titulaires de l’abbaye d’Hautecombe, contre plusieurs communes des Beauges. (Bibliothèque de l’auteur.) — Voir Documents, n° 9.
  3. Ibid. — Sic. Déclaratoires des biens de l’ancien patrimoine ecclésiastique. — Voir, aux Documents, n° 13, une transaction de 1216, conclue par l’autorité du comte Thomas. Cette transaction fut confirmée par celle du 20 octobre 1337, passée entre l’abbaye et les habitants de Précherel, village situé au bas de la montagne, sur la commune de Jarsy. et approuvée, le 24 juin 1339. par Jacques François, abbé d’Hautecombe.
    On trouvera, au Document n° 21, l’albergement d’un moulin, consenti par l’abbaye à Domenget, de Jarsy.
    Au chapitre xii, il sera question des droits d’albergement de l’abbaye sur le versant opposé des montagnes de Chérel, s’étendant jusqu’au lac d’Annecy, en même temps que des nombreuses discussions que l’abbaye eut à soutenir contre les habitants de la commune de Giez, à l’occasion de ses pâturages.
    — Une sentence rendue, en 1198, par Renaud, archevêque de Lyon, et par les doyens de Lyon et de l’Île-Barbe, commissaires apostoliques, établit ce fait, que l’évêque de Genève avait seul tous les droits