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Gaufred mourut dans les dernières années de ce siècle, laissant une réputation d’écrivain érudit[1]. Outre la vie de saint Pierre de Tarentaise, on lui attribue les trois derniers livres de la Vie de saint Bernard, composée, au nom de l’ordre cistercien, peu après la mort du saint ; plusieurs sermons et divers travaux sur l’Écriture sainte.

En 1190, il n’était plus abbé d’Hautecombe, soit qu’il eût changé de résidence, soit qu’il eût passé à une meilleure vie[2].

Le nom d’un autre abbé, nommé Pierre, n’apparaît qu’au début du siècle suivant. Cependant, un abbé présidait aux destinées du monastère en 1193, puisque, ayant manqué d’assister cette année-là au chapitre général de Cîteaux, et ayant en outre envoyé au couvent de Fosseneuve un visiteur « qui a été pour l’Ordre une cause de troubles, » il fut condamné par le chapitre à être six jours in levi culpa, pendant lesquels il sera au pain et à l’eau, et, de plus, à être quarante jours hors de sa stalle[3].

Trois années après, le même chapitre enjoint à l’abbé de Saint-Sulpice de faire différentes restitutions, entre autres celles de plusieurs chevaux, à l’abbé d’Hautecombe,

  1. Les Mss de Guichenon, consentes à la bibliothèque de la Faculté de médecine de Montpellier, indiquent comme abbé d’Hautecombe, en 1188, Gaufred. Quelques auteurs le font mourir cette même année.
  2. Voir Document n° 8.
    Ce document contient une confirmation, par Guillaume et Âymon de Grésy, des donations (qu’ils avaient faites précédemment au monastère. Dans l’acte sont indiqués les noms des principaux religieux : Pierre, prieur ; Haimeric, sacristain ; Girod, gardien ; Aymon, chantre. L’absence de toute mention de l’abbé donne à croire que le siège abbatial était vacant à cette époque. (Pièce communiquée par M. le comte de Loche.)
  3. Martène et Durand, Thesaurus novus anecdotorum, IV, p. 1287.