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CHAPITRE VII


Successeurs d’Henri sur le siège abbatial d’Hautecombe. — Gaufred et ses œuvres.

Après le célèbre Henri, nous voyons figurer, comme abbés d’Hautecombe, Gonard, qui n’est connu que de nom et dont l’existence même peut être contestée[1] ; puis Gaufridus ou Godefridus. Ces deux noms, quelquefois employés l’un pour l’autre, se retrouvent si fréquemment dans l’histoire des maisons cisterciennes, qu’il est difficile de saisir la suite des faits se rapportant à un même personnage. Au milieu des opinions diverses, nous avons pris pour guide celle adoptée, en dernier lieu, par les continuateurs du dictionnaire de Moreri ; opinion qui, du reste, ne heurte point les données des Annales de Cîteaux.

Gaufridus, que nous appellerons, avec les auteurs du

  1. Manuscrits de Guichenon (bibliothèque de Montpellier). — Récit de la fondation d’Hautecombe (archives de Turin).
    Ces deux autorités, qui probablement découlent de la même source, ne paraissent pas suffisantes pour établir la preuve de l’existence de l’abbé Gonard. Toutes deux le font passer du siège d’Hautecombe à celui de Clairvaux, et de là à celui de Cîteaux. Or, aucun abbé de ces deux maisons ne porte, à cette époque, le nom de Gonardus ou de Gonandus. Gerardus, qui se rapproche quelque peu de Gonardus, occupa le siège de Clairvaux avant 1175, après avoir été appelé de l’abbaye de Fosseneuve et non de celle d’Hautecombe.