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scientifique se manifeste le plus clairement. Savoir trouver les faits naturels appartient à l’esprit d’observation ou patient ou sagace : savoir, entre les faits, saisir un lien réel appartient à l’esprit philosophique.

Les travaux médicaux d’Hippocrate ont pour caractère essentiel d’être fondés sur une étude ferme et bien faite de la réalité. Ils sont plus ou moins avancés, mais ils sont toujours positifs ; ils ne s’égarent pas dans les vaines hypothèses, ils ne s’engagent pas dans les recherches impossibles, ils ne poursuivent pas les chimères de la science. On peut croire que la notion de la crâse, lui représentant avec netteté, autant qu’il pouvait être représenté alors, un fait capital de l’organisation vivante, n’a pas été sans influence sur la rectitude de son jugement et la direction de ses travaux.

Je termine ici ce que j’avais à dire de plus général sur les écrits d’Hippocrate. Ces considérations, qui s’étendraient si facilement sous la plume, je les ai resserrées autant qu’il m’a été possible ; néanmoins, j’ai constamment eu soin de mettre en regard les idées anciennes et les idées modernes correspondantes ; car, en se familiarisant avec ce genre d’étude, on comprend que les unes et les autres se prêtent une lumière réciproque, et que, dans la perspective de l’histoire, cette comparaison apprend à les apprécier, et, pour ainsi dire, à les mesurer.


fin des remarques rétrospectives et du quatrième volume.